Du haut de ses 956 mètres d'altitude, le sommet du Hartmannswillerkopf offre une magnifique vue sur la plaine d'Alsace. Un panorama qui s'étend des Alpes bernoises aux hauteurs sombres de la Forêt Noire. Cela n'a bien sûr pas échappé aux stratèges des deux belligérants frontaliers lors du premier conflit mondial. Avant cette date, il faut dire que le tourisme n'était pas très développé dans cette partie des Vosges, et les randonneurs qui sortaient des villes le dimanche s'intéressaient surtout aux ruines romantiques des châteaux médiévaux. Or, au Hartmannswillerkopf, qui n'est qu'une immense forêt aux pentes raides parcourue par quelques rares sentiers empruntés exclusivement par les chasseurs, il n'y avait rien à voir !
Les pionniers de l'armée du Kaiser commencent à bétonner et à fortifier cette forêt juste avant que la guerre n'éclate. Wilhelm II est déterminé et ne cédera pas un mètre de terrain. Les hommes de la Territoriale reçoivent l'ordre de ne reculer sous aucun prétexte ! La tactique Française, quant à elle, est complètement différente. Si les Allemands s'enterrent profondément, les nôtres veulent rester mobile car pour les généraux, les premières batailles doivent être décisives et la guerre prendra fin très rapidement.
La réalité fût tout autre. Les pertes du côté Français furent effroyables car l'artillerie allemande était bien supérieure et c'est un déluge de feu et d'acier qui balayait les régiments par bataillons entiers, faute de protections suffisantes. Les soldats surnommaient le Hartmannswillerkopf le "Moloch" ou encore la montagne mangeuse d'hommes ...
Carte IGN : 3620 ET
Le sentier balisé triangle jaune passe dans les tranchées allemandes, pour que le randonneur puisse mettre ses pas dans ceux des hommes qui ont souffert ici
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