Un sentier balisé par des elfes, gravées dans le grès rose, serpente entre des pierres levées et de larges cupules remplies d'eau, et dans lesquelles se reflètent les grands châtaigniers du Mollberg. Il s'appelle "Sentier des Demoiselles de Pierre". On se laisse vite emporter dans des rêveries, notre imagination attisée par des nymphes légèrement vêtue, illustrant des panneaux pédagogiques. Cette boucle, je la ferai en seconde partie de rando, après avoir visité les ruines du Guirbaden.
Le sentier qui monte à la forteresse médiévale passe à côté de deux vieux châtaigniers. Ce n'est pas la hauteur de ces arbres qui fait qu'ils soient classés "remarquables", mais leur âge vénérable. En regardant ces châtaigniers, on dirait qu'ils ont souffert de tous les maux tant ils sont difformes. Les troncs sont creux mais la sève, ce fluide vital, coule encore dans leurs artères pour leur donner le souffle de la vie. Ils auraient même servi de cachette aux garçons de Mollkirch qui refusaient de d'endosser l'uniforme nazi durant la dernière guerre ...
Carte IGN : 3716 ET
Les châtaigniers de Mollkirch sont mentionnés dans un état des lieux datant de la fin du 17ème siècle !
La forteresse du Girbaden repose sur un éperon rocheux et sur d'énormes arcs de décharges maçonnés au dessus du vide
Venons maintenant au coeur du Girbaden. Tous les livres traitant du sujet s'accordent à dire que c'est la plus vaste forteresse d'Alsace. Tout le gratin de la noblesse alsacienne, ou presque, est passé par là. Les puissants comtes d'Eguisheim-Dabo sont cités comme étant les constructeurs du château. Puis vint l'empereur Frédéric de Hohenstaufen qui le céda à l'évêque de Strasbourg. S'en suivirent des attaques des Lorrains qui veulent aussi une part du magot. Il faut dire que les comtes d'Eguisheim-Dabo ont également fondé l'abbaye d'Altorf pour avoir un lieu de sépulture digne de leur rang. Les Armagnacs aussi sont "montés" en Alsace pour piller les biens de l'abbaye (les trésors sont gardés au Girbaden). Puis débarquèrent les Suédois commandés par le colonel Harpf. Après un siège, ils ont pu s'installer dans la place forte obtenant même par la force, du vin et des vivres de la ville d'Obernai. L'année d'après, ce sont les troupes Françaises de Louvois qui prennent le château, et qui le passent définitivement à la poudre noire ...
Le palas était non seulement très joli mais bénéficiait de tout le confort de l'époque : des latrines !
La plus belle pièce du Girbaden est sans doute cette belle fenêtre rescapée de siècles de pillage et de destructions
Au revoir et à bientôt !