Après avoir visité la partie Sud, nous nous intéressons maintenant au centre et à la partie Nord de Sal. Des paysages désertiques et très dénudés recouvrent cette île d'origine volcanique. Vue d'avion, cette petite bande de terre très plate, offre un panel de teintes ocres et brulées où la verdure est complètement absente. Voici quelques photos de cette partie de Sal, finalement assez hostile mais néanmoins attirante.
Nous quittons les belles plages dorées du sud de l'île pour visiter les parties arides du Nord de Sal, désséchées par le vent et brulées par le soleil.
Santa Maria est la ville la plus touristique où quelques Sénégalais tiennent des boutiques de souvenirs et d'artisanat local. Ici un "bijoutier" taillant des coquillages pour en faire des pendentifs qui prendront place au cou des belles.
Sur la côte Ouest de l'île, dans une baie abritée des vents et des courants marins, se trouve Palmeira. C'est un petit port avec son village qui vit principalement de la pêche. C'est ici que se fournissent les commerces des villes de l'île. Juste à côté se trouve l'usine de dessalement d'eau de mer.
Il y a très peu de route goudronnées sur Sal. La principale part de Santa Maria et conduit à Espargos. Cette route fait une vingtaine de kilomètres de long et c'est à peu près tout ! le reste, c'est des pistes poussiéreuses sur lesquelles on croise des pick-ups promenant des touristes ou des engins de chantiers, retraités des pays occidentaux.
Le désert. Un vent sec et chaud en provenance d'Afrique, souffle sans interruption chargé de minuscules particules de sable du Sahara. Cette poussière s'insinue partout, dans les moindres recoins des habitations et des véhicules.
Nous arrivons à un endroit qui s'appelle Buracona. On reconnait ici nettement les origines volcaniques de l'île. Un paysage inchangé depuis l'apparition de l'archipel. Les Capverdiens appellent le bassin au premin plan "la piscine". L'hiver les eaux y sont régulièrement renouvellées par des "marrées" un peu plus fortes. Il est très dangereux de s'y baigner ! et des accidents arrivent chaque année avec des touristes.
Cette énorme et mystérieuse cavité s'ouvre sur le centre de la terre, d'où l'origine de son nom, Buracona.
Mais qu'y a t-il donc au fond de ce trou ?
Les locaux nomme se phénomène "L'oeil bleu", les couleurs turquoises sont accentuées par le soleil.
Cette montagne s'appelle le Monte Grande, qui culmine à 406 mètres d'altitude. Elle se trouve au Nord Est de l'île. Tout autour, il n'y a absolument rien, un paysage nu, lunaire à l'opposé de nos belles Vosges.
La chaleur fait apparaître des mirages, phénomène optique dû à la réfraction inégale de la lumière dans des couches d'air de températures différentes et produisent l'illusion de cette nappe d'eau s'étendant à l'horizon.
Il y a pourtant des hommes qui habitent ici...
Plus au Sud du Monte Grande, on arrive à Pedra De Lume, ici l'entrée creusée en 1805, accédant au coeur d'un volcan. Seul site au monde où l'on exploite le sel dans le cratère d'un volcan. Les installations, un téléphérique servant au transport du sel du cratère vers l'extérieur, datent de la même époque, mais seuls substistent les parties en bois qui ont été ramenées de France et plus exactement, devinez d'où... des Vosges. Indestructibles, alors que les parties métalliques ont disparu depuis longtemps, rouillées et rongées par le sel.
Le cratère du volcan et les salines, encore exploités de nos jours, mais plus avec la même intensité qu'à l'époque. La mer, qui s'est à plusieurs reprises engouffrée dans le volcan, y a déposé une couche de sel de plusieurs mètres d'épaisseur. La société des Salins du Midi en a assuré l'exploitation jusqu'à l'indépendance du Cap-Vert, en 1975.
Il est possible de se baigner au centre des salines, c'est même devenu une activité très en vogue. C'est une expérience très amusante, le corps flotte à la surface comme à la mer Morte à cause, bien sûr,de la très haute teneur en sel. Les locaux l'apprécient pour ses qualités d'exfoliant à la sortie du bain, la peau est nettoyée et douce mais une douche s'impose, le fond vaseux, contient une quantité de souffre efficace contre les arthroses et rhumatismes...
Le matériel souffre de l'air marin mais fonctionne encore grâce au système D des capverdiens...
Finalement c'est comme chez nous : 1 personne qui travaille et 4 qui regardent...
Au centre de l'île se trouve Espargos, ville la plus importante de Sal, 3/4 des insulaires y habitent. Espargos est situé à une dizaine de minutes de l'aéroport Amilcar Cabral, construit par des Italiens et qui a la particularité d'avoir une piste de 4 km de long ce qui le place au 3ème rang mondial en terme de longueur de piste. Cette piste (que l'on aperçoit sur la photo, en-haut à gauche) a été construite pendant la guerre froide par les Russes, pour y faire attérir et décoller leurs énormes avions chargés raz-la-gueule de matériels.
Au 1er plan, on reconnait les quartiers "chics" d'Espargos. Vous noterez que chaque immeuble possède sa citerne sur le toit dans laquelle est stockée l'eau pour la semaine, amenée par camion citerne (l'eau étant une denrée rare et chère).
Les quartiers un peu moins "chics" et juste derrière un bidon-ville où logent des habitants très en-dessous du seuil de pauvreté...
Le marché d'Espargos, dans le quartier chic. Pommes de terre et manioc constituent la base de l'alimentation.
Les Capverdiens sont très joueurs, ils ne perdent pas une occasion de jouer aux cartes, à l'oril ou aux dames.