Généralement, je ne me rends guerre plus de 1 ou 2 fois par an à Strasbourg pour l'incontournable marché de Noël et peut être l'une ou l'autre fois dans une librairie ou au Vieux Campeur pour m'offrir un nouvel accessoire de rando. A part ces rares fois, je refuse de me plonger dans cette jungle urbaine. Pourtant, cela faisait un moment que j'avais envie de redécouvrir la cathédrale et surtout de faire un tour sur l'Ill en bâteau-mouche. Ce serait quand même un comble pour un alsacien de n'avoir jamais navigué sur l'Ill alors que la moitié de la population Japonaise l'a déjà fait !
Même si le centre historique ne désemplit jamais de visiteurs, nous évitons tout de même les mois de juillet/août pour jouer au touriste. Après avoir gravit les 332 marches pour accéder à la plate-forme de la cathédrale, nous jouissons d'une jolie vue sur la plaine d'Alsace, et même au-delà.
Nous découvrons un autre aspect de Strasbourg à bord de la péniche touristique de Batorama. Les commentaires diffusés dans les casques audio nous apprennent quelques secrets de l'histoire de la ville, allant de l'époque Romaine à nos jours
Le restaurant "des Anciennes Douanes" vu du quai Saint Nicolas.
Il suffit de lever les yeux pour voir les nombreuses têtes sculptées qui nous surveillent.
Le centre historique ne manque pas de maisons à colombage, comme ici, Place du Marché aux Cochons de Lait.
La cathédrale Notre Dame de Strasbourg a été battie sur un terrain glaiseux et mouvant. Tout l'édifice repose sur d'énormes pilotis de chêne enfoncés dans la nappe phréatique. Les fondations ont récemment été consolidées par des injections de béton car les troncs en chêne commençaient à pourrir suite à une baisse du niveau de la nappe.
Le portail et le tympan gauche.
Le choeur roman sous lequel se trouve la crypte.
L'horloge astronomique.
Des automates s'activent à 12h30. 12 apôtres passent devant le Christ. Tous les 1/4 heures, il y a les 4 âges de la vie : premier 1/4 heure, l'enfant fait le tour de l'horloge, le second 1/4 heure c'est un jeune homme, puis le 1/4 heure suivant c'est l'homme adulte qui en fait le tour. Le vieillard arrive bien sûr en dernier et défile devant la mort à l'heure pleine.
Le constructeur de l'horloge, Conrad Dasypodius, a eu les yeux creuvés quand il eu fini son oeuvre. Le magistrat de la ville craignant qu'il ne construise une deuxième horloge autre part. L'horloge a subit des réparations et des tranformations de la part de Schwilgué.
Les rouages et cadrans du comput ecclésiastique. Ils indiquent les différentes fêtes de l'Eglise.
Vue sur la ville depuis la plate-forme.
Le palais Rohan abrite 3 musées : musées de l'Archéologie, des Arts Décoratifs et des Beaux Arts. A droite, on retrouve le musée de l'Oeuvre Notre Dame.
Des immeubles finalement très colorés.
Dans la montée et la redescente de la plate-forme, on peut admirer les belles statues qui ornent la cathédrale.
La Maison Kammerzell. Construite en 1427 par le négociant en fromage, Martin Braun. Elle comporte pas moins de 75 fenêtres en cul de bouteille. Sur le toit de la maison, on y a conservé le système de levage pour monter les charges. On y mange différentes choucroutes, choucroute de poissons pour la plus réputée.
Il manque la tour de droite, sans doute pour des raisons de manque de moyens financiers. Le clocher gauche affiche 142,11 mètres ce qui en fait la seconde cathédrale la plus haute après Rouen (151 mètres). Notre Dame de Strasbourg est la deuxième cathédrale la plus visitée (4 millions de visiteurs annuels !) après Notre Dame de Paris.
On embarque sur le bateau-mouche sur lequel on va découvrir, durant 1h20, près de 20 siècles d'histoire de la ville.
On passe sous le tristement célèbre Pont du Corbeau.
Au moyen-âge, on parlait de la "Schinderbrücke" que l'on pourrait traduire par le pont aux supplices. Ce pont va devenir le lieu d'éxécution des peines par noyade. Un temps, une longue planche basculante, actionnée par un bourreau y était installée. A cette époque, les eaux de l'Ill servaient d'égoûts. Le condamné était parfois enfermé dans le "Schandkorb", une sorte de grand panier grillagé, puis était plongé dans le cloaque. Ce supplice était réservé aux petits larcins comme le vol de fruits ou le démontage de poutres au pont.
Des faits plus dramatiques se déroulèrent sur ce pont. En 1445, plusieurs Armagnacs fûrent capturés et cousus dans des sacs et jetés vivants du haut du pont. Toute femme qui abandonnait son enfant était exposée à la même sentence. En général, on pendait ou décapitait les hommes le vendredi, et on noyait les femmes le samedi !
On passe devant le Pont St Martin, également une bonne adresse.
L'arrivée à la Petite France fait s'agiter les occupantes du bâteau !
Le quatier de la Petite France est connu pour un fait divers qui lui a finalement donné son nom : la terrible épidémie de syphilis ou vérole, qui a fait son apparition à la fin du XV ème siècle dans ce quartier. A l'époque, on nommait cette maladie "le mal Français" car elle avait été ramenée d'Italie par les soldats du roi de France. C'est ici que sera ouvert le premier hospice où on cherchera à venir en aide aux victimes.
Les ponts couverts.
Les ponts primitifs ont été construits aux alentours de l'an 1200 (entre 1230 et 1250). Leurs missions étaient militaires et à l'origine étaient couverts pour abriter la poudre à canon des intempéries. Au cours de l'essort démographique de Strasbourg, ils ont été intégrés dans le système défensif des murailles cintrant la ville. 4 grosses tours complètent ce système. Les ponts n'ont perdu leurs toitures qu'au XVIII ème siècle.
La maison Gallia. Elle s'appelait Germania à sa construction.
Gallia est aussi le nom d'une station du tram.