Du Hohenstein au rocher du Pfaffenlapp

J'avais commencé ma rando par de gros dénivelés aux 2 Ringelsberg (voir article précédent). La seconde moitiée du parcours sera un peu plus plate. Une 3ème ruine médiévale est au programme, c'est le château du Hohenstein, ou plutôt, ce qu'il en reste, c'est à dire pas grand chose...

Je reviens sur mes pas en rejoingnant le carrefour Anlagen. Il est maintenant grand temps de faire bouillir la marmite car mon petit déjeûner est déjà loin derrière moi. Pour le plat du jour, j'ai choisi des trippes à la mode de Caen. On aime ou on n'aime pas... La vieille table du carrefour Anlagen sera toute indiquée pour ma pause-repas. C'est d'ailleurs la seule de tout le secteur, alors il faut en profiter.

Je remets mon sac allégé sur le dos et repars en direction du carrefour du brigadier Jérôme, puis rejoins le rocher du Pfaffenlapp. Un document de l'époque de Charlemagne (de l'an 773) précise que ce rocher a servi de borne-frontière. Le rocher du Breitberg n'est pas très loin. A proximité de celui-ci je vais avoir la mauvaise surprise de voir mon joli sentier défoncé par une machine de débardage. La débardeuse a tracé une route pour que les grumiers puissent accéder aux lieu de chargement. Les camions ont fait plus de 2 kilomètres en marche arrière...  

Carte IGN : 3716 ET

Le vaisseau du Hohenstein s'accroche à un éperon de rhyolite, une roche volcanique à 440m d'altitude.

Le château a été sauvagement détruit et n'est plus qu'une ruine informe. En effet, l'évèque de Strasbourg rassemble son armée, équipée de machines de siège, dont les redoutables trébuchets. Ces machines vont lancer méthodiquement des boulets de pierre contre les murailles et littéralement pulvériser la forteresse.

La chronique de l'époque indique "...Alors que l'on compte 1338 années après la naissance du Christ, l'évèque de Strasbourg assiégea le château de Hohenstein qu'il démentela jusqu'à l'effacer de la surface du sol..."

L'évèque dû reverser une somme de 300 marcs d'argent pour indemniser Rodolphe de Hohenstein.

Des boulets de pierre ont été récupérés et ornent maintenant le toit du restaurant "Le Hohenstein" situé dans la vallée de la Hasel.

Quelques pierres encore les unes sur les autres...

Ce qu'il reste du donjon ! le château a bien évidement une légende... la voici :

Il y a longtemps de cela, alors que tombait la nuit, un bûcheron qui venait de terminer sa journée, découvrit avec stupeur sur le sentier passant sous la ruine, un étrange tas composé d'une matière translucide. Il pensa d'abord qu'il s'agissait là d'ailes de hannetons. Persuadé que personne ne croirait son histoire, il ramassa quelques poignées de l'étrange matière qu'il glissa dans son sac. Mais à peine s'était-il éloigné de quelques pas de la ruine que son sac se mit à devenir de plus en plus lourd. "Sans doute un effet de la fatigue d'une rude journée" pensa-t-il. En voulant se débarasser de tout poids superflu, il vida son sac en renversant le contenu dans le fossé du château. Mais à la place des ailes de hannetons, se furent de belles pièces d'or qui chutèrent dans le vide, glissant sous les pierres et dans les crevasses. D'abord ébahi, le bûcheron tenta bien de retrouver l'une ou l'autre pièce, peine perdue. Elles s'étaient toutes perdues dans les décombres. C'est alors qu'il pensa au curieux tas jonchant le sentier. Il se précipita, mais en fut pour sa peine. Tout avait disparu...      

     

 La vue, elle, est imprenable !

Toutes ces ruines m'ont mise en appétit. La marmite chauffe...

Le rocher du Pfaffenlapp. Mais comment sont ils arrivés ici, ces deux-là ?

Quelques grumes me ralentissent dans ma progression vers le Breitberg.

Le rocher du Breitberg (alt 652m).

        

         L'une des marches est gravée.

Rocher du Breitberg.

         

           Mais non, Jérôme n'est pas un brigand !

La débardeuse.    

 Y a plus qu'à charger...