Il y a 70 ans, jour pour jour, Oradour-sur-Glane, un petit village du Limousin allait entrer dans l'Histoire. Ce même jour, il était rayé de la carte.
La 2. SS Panzerdivision "Das Reich" subit de lourdes pertes sur le front russe, notamment près de Karkhov. Ce qui restait de cette division a été retiré du front et stationné près de Montauban, afin d'être reconstitué. Suite au débarquement des Alliés, cette unité reçu l'ordre de faire mouvement vers la Normandie dans le but de stopper l'avancé des Américains et de les rejetter à la mer.
Après 1943, pour pallier aux pertes en hommes, il était de coutume dans la Wehrmacht et la Waffen SS d'incorporer de force des jeunes gens issus des pays conquis. Beaucoup d'Alsaciens se retrouvent malgré eux, sur le front de l'Est (pour minimiser le risque d'évasion).
Ce 10 juin 1944, Adolf Diekmann donna l'ordre à un bataillon du régiment "Der Führer" d'encercler Oradour-sur-Glane. En début d'après midi, les habitants furent rassemblés place du Champs de Foire. Les hommes de plus de 14 ans ont été séparés des femmes et des enfants. Les SS firent 6 groupes de 30 hommes et les emmenèrent dans des granges, de préférence celles ne présentant qu'une seule ouverture...
Des mitrailleuses furent mises en batterie et les servants des pièces ouvrirent le feu. Les corps des victimes ont été recouverts de fagots et incendiés. 350 femmes et enfants furent enfermés dans l'église du village. Des soldats y placèrent une caisse d'explosifs, mais la charge ne fut pas suffisante pour détruire le batiment. Les SS y lancèrent des chaises et autres combustibles par les ouvertures, ainsi que des grenades. Ils incendièrent l'église alors que des cris retentissaient encore... Seule, Marguerite Rouffanche parvint à s'échapper miraculeusement.
Les Waffen SS mirent le feu à chaque maison, après un pillage en règle. Le bataillon meurtrier quitta la localité en feu à la tombée de la nuit, laissant derrière lui 642 victimes.
Oradour-sur-Glane, dans le même état que ce 10 juin 1944.
La Peugeot 202 du médecin.
Une rue avec les fils du tramway.
Une boutique.
Un garage.
Les rails du tramway. Limoges n'était qu'à une heure de tram (20 kms).
Une des granges où des hommes ont été assassinés.
L'église Saint Martin.
Il ne reste que les murs.
En quelques heures, la vie s'est arrêtée.
Il y a quelques mois, Robert Hébras (le monsieur interviewé), rescapé du massacre et auteur du livre "Oradour-sur-Glane, le drame heure par heure", fait à nouveau parler de lui. Il refait la "une" à cause d'un mot figurant dans certaines éditions de son livre. Un seul mot. "soi-disant"...
La photo est un peu floue, je ne m'en étais pas rendu compte de suite. L'émotion m'envahissait.
La gare d'Oradour-sur-Glane. Les évènements n'ont laissé que les lettres formants le mot "ORAGE"...