Que de changements au Schoeneck depuis ma dernière visite. Que de changements surtout depuis la première fois ou je suis venu sur ce site ! Ce n'était qu'un grand tas de pierres que la montagne digérait doucement. Les racines des végétaux parachevaient le travail de destruction commencé par les sapeurs du général de Montclar (commandant en chef de l'armée d'Alsace), envoyés par le Roi Soleil et en garnison au château. Il ne fallait rien laisser à l'ennemi. Le Schoeneck fut méthodiquement pillé, les charpentes démontées et vendues, les portes et fenètres aussi, ainsi que toutes les ferronneries. Les militaires arrondissaient leur solde en arrachant aux bâtiments tout ce qui pouvait l'être, puis écoulaient les matériaux aux alentours. Avant de quitter les lieux, ils firent sauter la forteresse à coup d'explosifs.
L'association Cun Ulmer Grün a entrepris un travail de longue haleine. La découverte du puits a permis d'en remonter un véritable trésor. En effet, pour le rendre inutilisable, les soldats y ont jeté les blocs de grès finements sculptés. Des linteaux, des huisseries de portes et fenètres, à peu près tout ce qui leur tombait sous la main. On retrouve une à une les pièces du puzzle. Quelques pièces manquent, évidement, car elles ont été volées. Celles dans le puits ont échappé aux voleurs. "Il n'y a plus qu'à" reconstruire et peu à peu, les membres de l'association y parviennent. Le château se relève enfin après de longs siècles en sommeil...
Carte IGN : 3814 ET ou 3713 ET Cliquez sur les photos pour les agrandir.
La salle troglodyte a été nettoyée révélant les rainures où logeaient les poutres portant le plancher.
Comme le mur païen du mont Sainte Odile, les blocs de grès du donjon étaient maintenus entre eux par des tenons et mortaises.
Et pour les fabophiles, les fèves sont toujours disponibles à l'Epiphanie dans les bonnes pâtisseries de la région...