Le nouveau Windstein occupe un bout de crête à l'altitude de 370 mètres. Il contrôle toute la vallée du Schwarzbach. Le château primitif a sans doute été érigé vers le milieu du XIIIème siècle, mais c'est en 1339 que sont entrepris des travaux d'agrandissement. En effet, en 1332, le vieux windstein a été assiégé et démantelé par les troupes Strasbourgeoises avec interdiction formelle de le relever. La famille n'a d'autre solution que de bâtir une nouvelle demeure. Ce nouveau château n'a rien à voir avec l'ancienne forteresse. Le nouveau bâtiment est une construction confortable, bien éclairée et bien chauffée. Le donjon qu'on a l'habitude de voir, est considérablement élargi et les volumes deviennent beaucoup plus spacieux.
On retrouve tout le confort de l'époque au nouveau Windstein : de belles et grandes fenêtres gothiques à lancettes avec banquettes au lieu des sinistres fentes romanes qui ne laissaient passer que peu de clarté. On y retrouve aussi une cuisine dont une fenêtre a conservé son évier en grès. Chaque étage est chauffé par une cheminée monumentale ornée par des montants sculptés, et, comble du luxe, deux latrines achèvent le confort de la demeure.
La construction est de belle facture et les blocs à bossages sont soignés, mais ce beau château reste cependant une formidable machine de guerre. Le palas s'adosse à un épais mur bouclier totalement aveugle. Au XVIème siècle, le propriétaire l'adapte aux armes à feu en construisant la tour d'artillerie percée de nombreuses bouches à feu comme l'élégante couleuvrinière à trois orifices de tir. Une échauguette prenait l'ennemi en tenaille et achevait la défense du château. En 1676, la forteresse sert de refuge aux populations pendant la guerre qui oppose la France à l'Empire. Un détachement de l'armée de Vaubrun tente de s'emparer de la place mais sera finalement repoussé par le petite garnison. Mais bientôt, ce sera l'armée de Montclar qui attaquera le château à coups de canons. La tradition veut que le comte Wolf Frédéric Eckbrecht de Durkheim se soit vaillamment défendu et qu'il n'ait abandonné les murailles qu'au moment où la toiture en feu menaçait de s'effondrer...
Carte IGN : 3814 ET
On peut à nouveau accéder au palais par un escalier métallique. Le château perd un peu son look médiéval car avant celui-ci, il y avait un bel escalier en bois.
Les belles fenêtres gothiques à meneaux reflètent la puissance et la fortune des sires de Windstein.
Du côté de l'attaque, un mur bouclier de près de 3 mètres d'épaisseur attendait l'ennemi. Le rocher a été lissé et offre un obstacle infranchissable.
De récentes fouilles ont permis de mettre à jour les soubassements de la tour d'artillerie du XVIème siècle.
Même la légende de ce château trahit la splendeur. Qu'on en juge...
Un jour, un petit pâtre qui s'amusait à faire rouler des pierres vit surgir devant lui un gamin qui lui était totalement inconnu. "Viens jouer avec moi au château", lui dit-il. Trop heureux de trouver un camarade de jeu, le pâtre suivit l'invite. Dans la cour du château, le petit inconnu sortit deux quilles et une boule de jeu. Il s'éloigna et lança sa boule qui renversa les quilles. "Allez, à toi maintenant !" La pâtre chercha vainement à soulever la boule, elle était si lourde qu'il n'y parvint pas. Il se saisit alors d'une quille pour la soupeser : elle était plus légère. Par amusement, il la jeta par-dessus le mur. Mais à l'instant même, le petit inconnu disparut. Le pâtre se mit alors à la recherche de la quille qu'il retrouva. Il la ramena le soir à la maison où son père s'aperçut qu'elle était en or. Il remonta immédiatement au château pour chercher le reste du jeu. Mais peine perdue, tout avait disparu !
Une salle troglodyte est creusée dans la roche. Le plafond est soutenu par un pilier naturel laissé en place, ainsi que de deux autres piliers rapportés.
Il reste les corbeaux qui recevaient les poutres soutenant le plancher. La fenêtre au milieu du mur est celle de la cuisine. Elle est toujours encore dotée de son évier. D'énormes cheminées chauffaient chaque pièces du palas. Le passage tout à droite est un lieu d'aisance.
Toutes les fenêtres nous sont parvenues intactes et sont toutes pourvues de belle banquettes où s'asseyaient les dames pour leur travaux de broderie par exemple...