Sur une longue barre rocheuse, à 340 mètres d'altitude, le château surveille la route vers les cols du Gruenthal et du Wineckerthal. Le petit village de Windstein et ses hameaux se développent à ses pieds. Au milieu du XIIIème siècle, la barre de grès a été scindée en deux parties, et un second donjon a été élevé, faisant face à celui du premier château. Les nobles de Froensbourg s'installent dans la nouvelle forteresse.
Aujourd'hui, il ne reste plus beaucoup de traces de sa grandeur médiévale, car les bâtiments ont été démantelés à la suite d'un siège. Mais les parois verticales du rocher offrent un beau terrain de jeu aux amateurs d'escalade. Comme souvent dans les Vosges du Nord, le grès a été creusé de nombreuses salles et des escaliers ont été taillés dans le roc pour y accéder. Il y a même un souterrain qui débouche aux pieds des ruines...
Carte IGN : 3814 ET
Vers le milieu du XIVème siècle, une terrible crise économique frappe la petite noblesse et perdure jusqu'au XVIème siècle. C'est à cette période qu'apparaissent les "chevaliers-brigands". Les villes se développent autour du commerce du vin, des tanneries et du bois, et les riches bourgeois sont les cibles privilégiées des maraudeurs. Strasbourg croule sous les plaintes des citoyens qui en ont assez de se faire voler et rançonner. Finalement, l'évèque de Strasbourg décide d'intervenir et une alliance sera signée avec la ville de Haguenau le lundi de l'Ascension de l'An 1332...
Une expédition punitive coûte très cher. Il faut payer des mineurs (Grebern), des tâcherons, des charpentiers et des machines de guerre. Tout sera notifié dans l'acte qui stipule que les dépenses seront supportées par les deux villes.
La garnison du Windstein a une grande réserve de vivres et le profond puits est intarissable. Au bout de 10 semaines de siège, les assaillants décident de construire 4 grandes machines de siège et 2 chats (pierrières) alors que 80 mineurs seront à l'oeuvre pour creuser des sapes et faire effondrer les défenses extérieures. Les mûrailles qui tombent les unes derrière les autres auront raison du moral de la garnison qui capitule...
Des escaliers et des salles sont taillés dans le rocher, tout à fait caractéristique des châteaux des Vosges du Nord.
Le 22 août 1332, l'évèque de Strasbourg et le conseil de la ville de Haguenau se réunissent pour prêter serment qu'ils ne tolèreront pas que ce burg soit reconstruit. La ruine servira de carrière de pierres aux villageois. On retrouve aujourd'hui encore, dans les jardins de particuliers, des boulets de pierre qui ont servi à faire tomber les défenses du château, et notamment, devant le restaurant "les Deux Windstein".
Le château en ruine et le repaire détruit, tout le monde semble satisfait ! juste un bémol... la facture de l'opération est très lourde ! Les deux villes souhaitent rentrer dans leurs frais et veulent récupérer les sommes engagées. Les chevaliers brigands seront remis en liberté en promettant de payer dans un premier temps 40 livres de pfennigs strasbourgeois en plusieurs tranches. Le premier versement doit être fait à la saint George et 10 livres chaque année suivante à la même date... Plus tard, d'autres arrangements seront trouvés pour pouvoir renflouer les caisses des deux villes !
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