Le monastère du Mont Sainte Odile était protégé de pas moins de 9 forteresses à l'apogée de sa grandeur. Pour justifier d'une telle concentration de châteaux-forts, l'enjeu économique et politique devait être considérable. La fin du moyen-âge voit ces forteresses peu à peu abandonnées par leurs occupants car l'artillerie a fait de tels progrès que les murailles de grès ne sont plus capables de faire face aux armes nouvelles. Les places ainsi libres deviennent vite le repaire de brigands sans scrupules qui n'hésitent pas a enlever d'honnêtes citoyen (de préférence de la haute bourgeoisie) pour en demander rançon. Le plus célèbre de ces brigands est Walther Erb qui s'installe avec ses hommes de main au château de Waldsberg, aujourd'hui plus connu sous le nom de Hagelschloss car au moment de sa (re)découverte on ignorait son véritable nom médiéval. Le Waldsberg ne tomba pas sous la poudre noire de Montclar, commandant en chef des armées d'Alsace de Louis XIV, ni sous celle de Mansfeld, chef des troupes Suédoises. Non, c'est l'évèque de Strasbourg qui dû céder aux multiples plaintes de ses concitoyens en envoyant ses hommes en armes avec des machines de sièges sous les mûrs du Waldsberg. Au bout de 8 jours de siège, la place forte fut prise mais seuls 4 hommes de Walther Erb y étaient en garnison. Walther lui-même étant parvenu à s'échapper ... L'évèque ordonna la destruction du Waldsberg qui ne sera plus jamais relevé.
Sur l'autre versant, le Kagenfels connu quasiment le même sort car lui aussi fût occupé par des chevaliers-brigands. Contrairement au Hagelschloss, le kagenfels a droit à une consolidation et le travail des bénévoles est titanesque pour rendre à cette ruine son lustre d'antan. Aux pieds de la ruine se trouvent de beaux rochers de granit. On dirait qu'ils ont été dressés et alignés comme les menhirs de Bretagne. Certains forment une table et on peut se poser la question si cet empilement est naturel ou si l'homme y a mis son grain de sel ...
Carte IGN 3716 ET