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Lettres du front

Le 15 septembre 1915

Ma chère Noémie,

J'ai reçu une lettre de toi ce matin. A part ce petit contre temps de l'autre jour, tout vient régulièrement. Pour moi la vie est toujours la même, sans incident bien marqué. Tu dois voir dans les journaux que les luttes d'artilleries sont vives sur presque tous le front en ce moment. Soit au loin, soit près de nous. Depuis quelques jours, le canon ne fait que tonner jour et nuit. Dimanche dernier ainsi que je l'avais dit, il y avait un petite fête d'organisée au régiment. Je t'envoie le programme pour te montrer qu'on n'est pas trop mal, même sur le front. J'ai pris quelques clichés de cette fête mais ils ne sont pas merveilleux. Rien de bien intéressant à te raconter. Bien des choses à ton père. Le bonjour à Annette. Mes meilleurs baisers à tous deux.

Albert

 

 

Au col de la Chapelotte

Au col de la Chapelotte

 

 

Lettres du front

 

 

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Entée de galeries

Entée de galeries

 

9 décembre 1915

Mes chères Parents,

Pas encore une seule lettre aujourd'hui ! La plupart de mes camarades que j'ai quitté à Oger sont parait-il partis deux jours après dans les environs de l'endroit que vous représente cette carte. Vous voyez que je suis encore dans le bon lot. Je pense quand même rester un bout de temps ici et j'espère bien parvenir à aller vous trouver un de ces dimanches ou samedi soir. Pas encore samedi prochain, je ne crois pas. Malgré le peu d'importance du village et le nombre de soldats, je ne suis pas encore trop mal logé. Nous avons fabriqué des tables et des bancs avec des planches plus ou moins appropriées et l'on  s'éclaire avec de la bougie que nous achetons à l'épicerie d'à côté. Le clocher de Vraux est fortement endommagé par un obus. On évite même de sonner de peur d'ébranler l'édifice. Il fait un triste temps de pluie depuis deux jours surtout; mais aujourd'hui je suis resté à couvert. Je ne me suis toujours pas enrhumé et sur mon tas de foin qui me sert de couche, je n'ai pas froid. J'embrasse chacun de vous plusieurs fois et bien fort.

Henri

 

 

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Une pelle vieille de 100 ans

Une pelle vieille de 100 ans

 

 

Bunker à 2 niveaux allemand

Bunker à 2 niveaux allemand

 

 

Lettres du front

 

22. 02. 16

Mon cher papa,

Voici la 34ème heure de bombardement. C'est un enfer ! Rien n'est plus horrible. La lutte est très âpre, les blessés, les morts nombreux. J'ai confiance ! Le terrain est difficile, nous résisterons. Je vais bien, très bien. Courage ! C'est la délivrance qui se prépare. Je vous embrasse tous plus tendrement que jamais. 

René

 

 

 

Lettres du front

 

 

Un clou provenant de la voie ferrée (Schmal bahn) destinée à approvisionner les troupes du Kaiser

Un clou provenant de la voie ferrée (Schmal bahn) destinée à approvisionner les troupes du Kaiser

 

8 juin 1915

Cher frère,

je t'envoie quelques photos, faites par mon ami médecin de son état, photographe amateur qui a aussi mauvais caractère que moi, mais nous nous entendons bien tout de même. Il y en a une, celle de l'entonnoir, à laquelle je souri tout particulièrement, aussi je ne vous la donne pas. Les Allemands bombardent toujours la ville et la campagne, mais heureusement il font plus de bruit que de mal; ils ne cassent même plus les carreaux (il n'y en a plus). Je serais heureux de savoir ce que font les troupes qui cantonnent à Marsous. Ils ont rudement de la chance d'être là-bas. Plus nous avançons dans la belle saison plus je trouve cette guerre stupide. On a chaud; pas de rivière pour se baigner. On a soif, pas de quoi boire. J'ai trois chevaux, pas moyen d'en monter même un. Je suis obligé de remédier à tout cela avec la pipe et le tabac. Heureusement qu'il y a un piano dans notre maison. Un camarade bien doué nous charme de ses accords mélodieux. Cela change du sifflement et fracas des obus. Hier j'ai déjeuner avec un animal extraordinaire :  imagine toi que c'est un député qui, officier d'infanterie abandonne le Palais Bourbon pour prendre la tête d'une compagnie, et ce n'est pas un embusqué, j'ai déjeuner avec lui en première ligne. Décidément j'aurais tout vu pendant cette guerre, même les choses les moins vraisemblables. 

 

 

La roche de l'Aigle

La roche de l'Aigle

 

 

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Les vestiges du téléphérique allemand par lequel étaient montés les munitions et le matériel

Les vestiges du téléphérique allemand par lequel étaient montés les munitions et le matériel

 

 

Ce qui reste d'une caisse de munitions

Ce qui reste d'une caisse de munitions

 

Der 24 Februar 1916

Meine Geliebte Hanna,

Gestern habe ich dein Paket mit Marmelade erhalten, und heute das mit den Orangen und das Ei. Wie immer war ich sehr Glücklich ! Es war alles was ich von der Post erhalten hatte denn Schändlich hoffe ich täglich was bekommen. Die Leckereien ich bevorzuge sind die Kekse und Chocolade. Ich habe auch sehr gerne lebkuchen, Honig und Orangen. Heute schike ich auch 4 Marks mit dem Brief. Ich habe photos nach Hause abgesändet, geh dorthin um sie zu sehen. 

Fahlsbush ist in guter Gesundheit, so gleich wie die andere Männer. Du fragst mich was wir essen. Zwei mal des Woche, im Durschnitt haben wir Erbsensuppe mit Speck Schwart, zweimal Wassersuppe mit süssreis, ein mal Bohnen und ein mal Reissuppe mit Rindfleisch.

Meine Camaraden essen alle von einem Topf und ich habe immer mein Löffel mit dabei. Nuch alle 8 Tage schlafe ich ohne meine Schtifel an den Füssen. Jede 10 Tage bekomme ich 4 marks und 30 Pfennig und kann meine Socken Weckseln. Ich schlafe immer mit meine Kleider an und ein Mantel auf mir und manchmal auch eine Wolldecke. Wir haben unseren Munition Kisten, da können wir drauf sitzen und wenn wir keine haben, dan sitzen wir auf den Boten auf ein wenig Stroh. Die Männer haben sich an den Dreck gewöhnt und drinken aus Schmutzigen Tassen. Wir waschen uns und trinken das Wasser aus dem Graben. Meine Mütze ist Kohle Schwarz und meine Feld Jacke ist ganz voller Staub. Ich kann mich nuch jeden zweiten Tag waschen. Wir hatten so wenig Brot letzte Woche bekommen dass meine Kamaraden schon ihr ersatz Keksen gegesen haben. Wenn du mehr wissen willst dann frage mich in einen nächsten Brief. Du kannst dir bestimmt meine üble Schrift erklären weil ich auf den Botten sitze mit ein Buch auf den Knien und das Licht ist auch réduziert. Ich gehe jetzt kurtz schlafen  denn ich bin nicht zur Pflicht heute Nacht. Morgen bekomme ich wieder Schöne Nachrichten von dir !

Dein Geliebten Bruder

 

 

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Tranchée Française

Tranchée Française

 

 

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L'hôpital allemand

L'hôpital allemand

 

 

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Mes chers parents,

Je suis encore vivant et en bonne santé, pas même blessé, alors que tous mes camarades sont tombés morts ou bien blessés entre les mains des Boches qui nous ont fait souffrir les mille horreurs, liquides enflammés, gaz asphyxiants, attaques ...

Ah! grand Dieu, ici seulement, c'est la guerre ! Je suis redescendu de première ligne ce matin. Je ne suis qu'un bloc de boue et j'ai dû faire racler mes vêtements avec un couteau car je ne pouvais plus me traîner, la boue collant à mes pans de capote après mes jambes. J'ai eu soif, j'ai connu l'horreur de l'attente de la mort sur un tir de barrage inouï.

Je tombe de fatigue, voilà dix nuits que je passe en première ligne. Je vais me coucher, au repos dans un village à l'arrière où cela cogne cependant. J'ai sommeil, je suis plein de poux, je pue la charogne des macchabées. Je vous écrirais dès que je vais pouvoir

 

 

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V
Ces lettres avec ces images sont très touchantes. L'imagination fait le reste... C'est mieux que les cours d'histoire!
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G
Cette forêt est en soit une page d'Histoire
R
Exceptionnel ce reportage, tres émouvant l'impression d'avoir vécu cette horreur. Bravo et merci.
Répondre
G
J'espère que jamais nous ne connaîtrons le sort de ces jeunes hommes