Hunawihr doit son nom à une femme pieuse, Huna. Elle est l'épouse de Hunon. Ils habitent une grande ferme sur le site de l'église fortifiée. Huna logeait, nourrissait, soignait les malades et allait à la fontaine laver le linge aux nécessiteux. La légende insiste sur le fait qu'une année de mauvaise récolte, Huna changea l'eau de la fontaine en vin ! Bien plus tard, Ulrich de Ribeaupierre rapporte dans son journal que la cérémonie de canonisation de Huna, le 15 avril 1520, rassemblait 20000 personnes ! les dons des pèlerins étaient suffisants pour entamer la construction de l'église actuelle, et la protéger de remparts armés. Les reliques de Ste Huna (décédée en 679) furent conservées dans la crypte jusqu'à la Réforme.
Le sentier par lequel je vais monter à la ferme-auberge de la Clausmatt n'en est pas vraiment un. Il s'agit plutôt d'un ancien passage de débardage qui n'a pas été utilisé depuis bien longtemps. Avant la mécanisation, on descendait les grumes à l'aide de chevaux. Un vieux fer à cheval, planté dans une souche, est encore le seul témoin de cette époque révolue.
La Clausmatt est indiquée sur la carte par le sigle d'une auberge. Ce n'est pourtant pas une auberge comme les autres. Comme je me le fais expliquer sur place, elle abrite une douzaine de résidents qui ont eu des accidents de la vie. Ils travaillent à la ferme dans le but de leur réinsertion sociale et vaincre leurs addictions. Ils sont libres de repartir quand bon leur semble, dès qu'ils se sentent prêts à reprendre leur place dans la société. L'association Espoir leur offre le gîte et le couvert en échange de bons soins prodigués aux animaux de la ferme et de jardinage dans le potager dont sont extraits tous les ingrédients pour faire la cuisine.
Après le repas, je traverse le Steingenbach et grimpe aux châteaux de Ribeauvillé. Ma petite visite faite, je redescends par une variante et flâne un peu dans les ruelles médiévales. Et comme souvent, il y a foule dans la ville !
Carte IGN : 3718 OT
Depuis le moyen-âge, la vigne de Hunawihr s'appelle Rosanka, du nom de l'églantine qui pousse le long de la route
Les villageois se réfugiaient dans le cimetière fortifié en cas de coup dur. L'enceinte est armée de bastions semi-cylindriques percés de couleuvrines