Il existe en Alsace un petit village tel que l'ont connu nos grands-parents. Il est tellement beau qu'on dirait un vrai ! Ses rues ne sont même pas goudronnées et les jardins des maisons sentent bon le bonheur ... Dans les granges transformées en atelier, le potier et le sabotier s'activent. Là, une ruelle est noyée dans l'épaisse fumée du feu que le charron vient d'allumer : il a reçu une commande d'un agriculteur pour deux nouvelles roues car sa charrette est un peu fatiguée ... Le silence de la rue d'en face est rompu à cause des coups du gros marteau du forgeron, qui n'y va pas de main morte ! Lui aussi, il a du pain sur la planche ! heureusement son apprenti lui donne un solide coup de main. Mais quelle est cette odeur qui caresse si agréablement mes narines ? Mirabelle ? Quetsche ? On ne le saura vraiment qu'en goûtant le précieux liquide transparent qui coule lentement dans le seau de l'alambic !
Les pommes sont toutes rentrées du verger. Une partie est pressée pour en faire du jus qu'on boira en fin de journée, au retour des champs. Aujourd'hui la météo est clémente pour travailler l'osier et en faire des paniers ou des nasses. Ce n'est pas toujours le cas, car le travail du vannier dépend du taux d'humidité dans l'air. Ah zut ! c'est le jour de repos du coiffeur-barbier ! Ma barbe aurait pourtant eu besoin d'un bon coup de lame ... Eh bien c'est tant pis pour moi ! Pour la peine, je m'assois sur un banc et rêve d'un monde qui ressemblerait à celui que j'ai devant les yeux. Ces temps-là ne reviendront plus ...