C'est la toute fin de l'automne dans la Hardt de Welschkobert. Cette profonde forêt mixte se pare de ses tout derniers coloris. Pour subvenir aux besoins des moines, l'abbaye cistercienne de Sturzelbronn possédait une vingtaine de fermes durant la grande époque, aussi appelées granges. Welschkobert est l'une d'entres elles et, certainement aussi l'une des plus anciennes. Elle apparaît dans différents textes anciens sous le nom de "Grangia Cobahart". Juste avant la Révolution, le bien sera scindé en deux lots de même importance et cette seconde partie se nomme maintenant "Deutschkobert". Les deux étangs à proximité fournissent poissons en abondance aux moines les jours de carême.
Après la Révolution, la grange du Welschkobert sera transformée en maison forestière. Laissée à l'abandon, elle est rachetée et une nouvelle fois transformée en ferme bio ...
Carte IGN : 3713 ET
On raconte que le cuisinier de l'abbaye de Sturzelbronn préparait des recettes de poissons si délicieusement savoureuses et raffinées durant les périodes de carêmes que les moines en oubliaient presque la viande !
Le tambour amoureux
Pendant l'automne 1623, la guerre de Trente ans faisait rage dans le pays. Les troupes de Mansfeld venaient de mettre à sac l'opulente abbaye et se préparaient à investir la forteresse du Lutzelhardt, juste avant de prendre leurs quartiers d'hiver dans cette riche région. Parmi les soldats se trouvait un jeune tambour qui était amoureux de la jolie fermière du Kobert. La jeune fille le trouvait beau et réciproquement son coeur battait pour lui. Mais cet amour n'était pas possible car c'était l'ennemi. Le tambour aurait voulu déserter mais il connaissait trop bien le sort qu'il encourait s'il était pris ! Il ne savait pas quoi faire ...
Un soir, il s'assit près du Pilsfels et songea. Il était tellement désespéré qu'il cria : "Je vendrais mon âme au diable pour un baiser de ma bien aimée" Tout à coup surgit de derrière un rocher un homme grand et hideux. Ses pieds étaient des sabots ferrés et des cornes torsadées lui poussaient sur son crâne repoussant. De suite, il fit une proposition au jeune tambour. Il lui tendit une feuille de papier et demanda au soldat de signer le pacte de son sang. Dans la seconde, le diable lui tendit deux baguettes, des bâtons magiques paraît-il ! Dès qu'il frappait son instrument avec les nouvelles baguettes, la jeune fille arrivait en dansant, comme par enchantement. Toute la nuit, on entendait le tambour battre mais au petit matin plus personne ne retrouva trace des deux amoureux ...