Je ne sais pas si cet article va attirer beaucoup d'orpailleurs ou de tamiseurs dans le coin (j'ai un doute quand même), mais il y a bel et bien de l'or en Alsace ! Près d'une ancienne carrière d'où l'on extrayait des meules coule un petit ruisseau. Le CV a récemment mis en valeur tout ce site en balisant un sentier d'un anneau vert appelé "Sentier des chercheurs d'or". Le sentier passe précisément à côté de ce ruisseau où l'on aperçoit des paillettes d'or dans son lit sablonneux. Certes, pas de quoi en faire des lingots !
Sur l'une des hauteurs qui surplombe le vallon de la Magel, on retrouve les vestiges d'une très ancienne enceinte. Les constructions sur ce sommet qu'on appelait le Burkberk au début du Moyen-Age, sont totalement ruinées. Au fil des siècles, le nom s'est transformé en Burgbergkopf, puis Purpurkopf. Pas très loin du Purpurkopf se dresse le Heidenkopf. Ce sommet porte également des vestiges d'anciennes constructions. Un poste d'observation Romain a succédé à un ancien camp Gaulois. Puis c'est un château médiéval qu'on a élevé là, protecteur de la ville d'Obernai. Il n'en reste que les fondations d'un large mur. Mais généralement les randonneurs grimpent au Heidenkopf pour jouir de la vue du haut de la tour Mündel. C'est une tour panoramique érigée en 1909, en l'honneur de Curt Mündel, auteur du fameux "guide des Vosges" paru en 1881. Cette tour avait coûté la bagatelle de 6300 marks de l'époque.
En descendant le versant Est du Heidenkopf, on arrive sur Klingenthal, littéralement, la vallée des lames. Les célèbres manufactures d'armes blanches ont connu leur apogée sous le règne de Napoléon Bonaparte. Elles équipaient les soldats de la Grande Armée. Un certain Philipp Brunner de Klingenthal, médecin et fils de maître d'armes de la manufacture, était fasciné par l'empereur, à tel point qu'il obtint un poste de médecin auprès de la Garde Impériale. Son destin allait le conduire sur les routes boueuses et enneigées des immenses steppes russes. Il a vu Moscou en feu. Mais ce qui l'a profondément bouleversé, et on peut le comprendre, c'est la terrible retraite de Russie en 1812. Il a vu les pires horreurs. De retour en Alsace, les morts et les blessés agonisants continuent de hanter son cerveau. En 1815, il se retire dans une petite cabane en pleine forêt. Il recevait et soignait parfois les habitants de Klingenthal. Un matin, la fumée ne s'échappa pas de sa cheminée. On le découvrit gisant sur le plancher de sa cabane. C'était en 1820 ...
Carte IGN : 3716 ET
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