Je vous propose une belle ballade sur la partie Sud du Mont Sainte Odile. C'est sur les flancs de la Bloss que va se dérouler cette petite randonnée.
Les sentiers sont un tapis d'épines de pins, absorbants le bruit de chaque pas. L'ambiance étrange qui règne en longeant les tronçons du mur païen, à imprégné les rochers de légendes. Certains sont même habités, dit-on, et lorsque l'on plaque l'oreille contre leur paroi, on entend rire et parler à l'intérieur. D'autres rochers ont servi aux Romains comme poste d'observation. D'autres encore ont même été utilisés pour amarer des bateaux marchands à une époque ou l'alsace était recouverte par les mers. C'est le cas du rocher du Maennelstein.
Bien plus tard, les hommes ont taillé les rochers, d'abord grossièrement, comme les blocs du mystérieux mur païen, puis plus finement, pour en faire des outils de travail. C'est le cas de cette meule inachevée et abandonnée en pleine forêt.
Le grès rose a aussi servi à construire des châteaux forts. Il y en a une forte densité autour du mont, protecteurs du monastère. Le château du Landsberg est une beauté d'architecture médiévale. Son oriel est à lui seul un petit bijou. Mais ce qui nous fait visiter ce château aujourd'hui c'est une petite fleur qui ne pousse qu'à cet endroit...
Carte IGN : 3716 ET
Le kiosque Jadelot.
Le rocher du Wachtstein (pierre du guet) était déjà utilisé par les Romains.
Le mystérieux mur païen n'est pas prêt à réveler ses secrets.
Le Maennelstein est formé de pierres à bassins et porte une table d'orientation restaurée.
Le Maennelstein.
Noé aurait-il amaré son arche à cet anneau ?
Le vieux banc en pierres.
Du houx, ce lieu est donc sacré !
Cette meule abandonnée était destinée à l'abbaye de Niedermunster.
C'est la famille Vienhege qui a fait construire le Landsberg vers l'an 1197. Ils prendront bien sûr le nom du château, comme le veut la coutume. Vienhege est aussi le nom d'un village disparu près d'Obernai.
La belle façade romane et son oriel. Ce n'est autre que l'abside du choeur de la chapelle castrale. Sa présence ici n'est pas fortuite. Les constructeurs de châteaux savaient qu'aucune forteresse n'est imprenable. Aussi plaçait t-on souvent près des portes des niches recevant la statue d'un saint protecteur chargé de suppléer la carence des défenseurs. Au fond ils demandaient l'assistance de Dieu. Et la présence de l'oriel du Landsberg entre très certainement dans cette optique.
A la base de l'oriel, on trouve une fleur de lys et un aigle fortement érodé.
Le Landsberg foisonne de fenêtres sculptées surtout au niveau du palas seigneurial.
Dans la ruine se trouve également 2 éviers en grès, intacts.
Le château est un des plus vaste de nos Vosges.
L'intérieur d'une tour.
Il faudrait un bon coup de rangement pour faire de ce château une belle ruine romantique. Les propriétaires actuels sont les barons de Turkheim.
Le meilleur moment de la journée...
Une petite souris guette les restes du repas.
Arrogante, elle vient demander un morceau de pain...
... qu'elle avale aussitôt !
Cette année, les Schlossbliemel comme on les appele ici (littéralement fleur du château), n'ont pas eu besoin de chasser le manteau neigeux qui recouvre parfois le vieux jardin médiéval du Landsberg. Dès les premiers rayons du soleil apparaissent les crinolines de feuilles vertes et les fleurs jaunes d'éranthis hiemalis (éranthe d'hiver). C'est une belle fleur de taille modeste qui fleurit à la mi-mars.
Un jour, un chevalier de Landsberg l'aurait ramené d'une croisade en Terre Sainte pour l'offrir à sa dame. C'est ce que dit la légende. En réalité, elle provient d'Italie, sans doute des Appenins. Les nobles dames étaient très friandes de nouvelles espèces de fleurs pour embellir leur jardin...
Les apothicaires de l'époque l'utilisent pour soigner les ulcères des nasaux des chevaux et des ânes. Une maladie nommée "farcin" et qui était souvent mortelle !