La cascade du Nideck, très connue, est sans doute l'une des plus belle d'Alsace. Un petit cours d'eau de montagne, si petit qu'on ne lui a même pas donné de nom, prenant sa source quelques centaines de mètres plus haut, se jette majestueusement du haut d'une paroi de porphyre. Plus bas dans la vallée, le petit ruisseau ira gonfler les eaux de la Hasel.
On ne peut pas parler de la cascade du Nideck sans évoquer la ruine qui la surplombe. Le vieux donjon se dresse dans la forêt de Haslach et surveille toute la vallée de la noisette (Hasel = noisette).
L'intérieur du donjon est très sombre et il manque l'une ou l'autre marche à l'escalier qui mériterait une restauration. Tout ceci dissuade le visiteur à grimper au sommet. Les ruines sont quasi insignifiantes et pourtant leur légende devint célèbre à travers tout l'empire germanique grâce à un poème de Adelbert von Chamisso...
Carte IGN : 3616 ET
Maison forestière du Nideck.
Un agréable sentier m'amène vers la cascade.
Le bousier est un scarabée très commun de nos forêts.
Vue sur la vallée de la Hasel depuis le haut de la cascade.
Ce n'est que la partie supérieure...
Cascade du Nideck (25 mètres de haut).
Je me disais bien qu'on m'observe...
L'abri du Nideck.
Le donjon de 21 mètres de haut du Nideck inférieur (alt 534m).
Cette entrée du donjon a été pratiquée au 19ème siècle à des fins touristiques. La visite des ruines alsaciennes était alors très en vogue. Le train en provenance de Strasbourg déversait son flot de randonneurs dominicaux à la gare d'Urmatt. Les citadins en avaient pour la journée pour parcourir le trajet Urmatt - Nideck - Urmatt.
Le nom de Bourcard de Nidecke apparait dans une charte de 1264. Il est issue d'une famille de Dorlisheim. Le chateau a donc été érigé pendant le Grand Interrègne (1250-1273). En 1336, on parlera de 2 chateaux. Le Nideck sera souvent loué par son propriétaire. Ainsi, en fonction de l'échelle sociale, un prince devra payer 20 florins et 2 arbalètes d'une valeur de 4 florins pièce; un baron devra s'acquitter de 10 florins et une arbalète; etc.. Le propriétaire aura des obligations et doit veiller aux provisions ainsi il y aura toujours en réserve : 30 rézeaux de seigle et de farine, 3 foudres de vin (la sonsomation de 20 défenseurs à raison de 2kg de pain par jour et 2,5 litres de vin...).
En 1491, le chateau passe aux Mullenheim puis aux Landsberg jusqu'en 1715. Mais la forteresse est depuis longtemps en ruine !
Le 6 juillet 1886, le Club Vosgien fit apposer cette plaque en bronze, représentant Adelbert von Chamisso, l'auteur du "Riesenfräulein". Pour rédiger son poème, il s'inspire des textes des frères Grimm.
la légende de la Fille du géant
Un château fort élevait autrefois sa tour hardie au milieu des grands bois.
Il abritait, nous raconte la fable.
De fiers géants, de race redoutable.
Or, il advint que l’enfant du Seigneur, fillette blonde à l’oeil d'azur rêveur,
Vit en jouant une poterne ouverte et s’élança dans la campagne verte.
Quel monde neuf, que de choses à voir, maisons, clochers, ruisseaux, vergers
et vignes, prés, champs dorés,croissant partout leur ligne.
Mais en s’avançant ainsi par le vallon, l’enfant joyeuse vit dans les sillons
un laboureur dont la charrue agile d'un soc aigu perce le sol fertile.
Quel beau jouet !
Et s'emparant de tout jusqu'au jouet, dans sa tunique elle met sa trouvaille,
de ses deux mains la serrant à la taille, sans s’émouvoir trop des cris du rustaud.
En quelques bonds, la fillette est en haut, portant toujours sa charge singulière, dans les replis de l’étoffe légère.
Vois père, vois ce que j'ai pris là-bas.
Qu'est-ce ?
Bien sûr, tu ne devines pas, dit-elle, encore de l’aventure émue.
Quoi, fait le père, un jouet qui remue ?
Mais c'est vivant. répond-elle, oh ! vois, vois et dans sa joie, elle étale à la fois,
riant toujours comme on rit à son âge, le villageois tremblant; et son attelage.
Qu’as·tu fait là mon enfant, à l’heure il faut sortir cela de ma demeure, respectons
le travailleur austère qui nous nourrit en cultivant la terre. Sans lui, crois-moi,
nous n'aurions ni pain doré, ni tissu vaporeux, et notre race puise ses forces
et sève dans ses sueurs, son travail sans trêve.
Escalier menant au Nideck supérieur.
Le chateau fut totalement détruit par un incendie en 1636 durant la Guerre de Trente ans. Les pierres sont éclatées par la chaleur dégagée.
Tiens, encore un orvet !
L'ancienne forteresse présente encore son étrave du côté de l'attaque.