C'est un article paru dans les DNA qui m'a donné envie de faire un petit tour du côté d'Obersteinbach, dans les Vosges du Nord, pour revisiter la forteresse médiévale du Schoeneck.
Ce samedi là, la pluie n'était annoncée qu'en fin d'après-midi. Une fois de plus, la "météo" s'était trompée ! Dans la montée, les premières gouttes sont tombées...
J'étais ravi de retrouver les membres de l'association Cun Ulmer Grün, qui s'activent à la résurection de la ruine. Ils vont pouvoir répondre à mes questions ! L'article dans les DNA parlait de 3 têtes sculptées retrouvées au fond du puit. C'est la raison principale de ma visite. Malheureusement, elles ont été transférées en lieu sûr. Vont-elles retrouver leur place au château ou prendront elles place dans un musée ? Leur avenir est en train d'être discuté...
L'article faisait également mention de fèves dont la vente doit couvrir les coûts des recherches et consolidations effectuées l'an dernier. Il faut croire que ces fèves ont été victimes de leur succès car elles étaient toutes vendues ! J'ai tout de même réussi à dénicher la série dans une patisserie de Haguenau, sur le chemin du retour... Bien entendu, elles seront à nouveau disponibles au château dans les jours qui viennent, car il y a une forte demande. Les fabophiles vont se réjouir...
Carte IGN : 3814 ET
La forteresse médiévale du XIIème siècle fut batie sur une barre de grès (alt 380m).
Ce bâtiment de style Renaissance a récemment été mis à jour.
Sur ce linteau, on retrouve les armoiries du château ainsi que la date de 1588.
Au milieu des vieilles pierres, l'arbre de Noël des bénévoles...
Parmis les objets retrouvés, on recense un morceau de Kachelhoffe représentant un chevalier en armure, une pipe en terre cuite, des dés, des clous, des clés, des balles en plomb et en terre cuite, de la poterie, etc...
Ici, c'est un moule à agneau Pascal (lammele) refait à l'identique par un potier de Soufflenheim. Le moule retrouvé date du 16è siècle et était de même couleur.
En 1680, les troupes de Louis XIV commandées par le général Montclar, font sauter le château à l'explosif. Les sapeurs comblent le puit avec divers objets pour qu'il ne puisse plus servir. C'est aujourd'hui un trésor presque intact pour les archéologues !
Les bénévoles sont à la recherche des pierres du chaînage d'angle d'un mur.
Ces belles pierres ont toutes été retrouvées au fond du puit. Elles proviennent de la chapelle castrale de style gothique flamboyant. Cette chapelle fut édifiée sur une console en encorbellement dont on voit encore le socle.
Un dessin de Christophe Carmona représentant le Schoeneck comme il aurait pu être à son heure de gloire.
Dans la partie supérieure du château, au niveau du logis seigneurial, on a retrouvé cet espèce de souterrain, ultime point de fuite en cas d'attaque !
Il pleut sur les Vosges du Nord...
Tables de pique-nique derrière la barre rocheuse. Mais c'est pas pour aujourd'hui !
Les fèves du Schoeneck. Quelle est leur origine ?
C'est une coutume ancestrale qui nous vient du Moyen Age. Une période durant laquelle on avait déjà pour habitude de tirer les rois aux alentours de l'Epiphanie. La galette était découpée en autant de parts que de convives autour de la tablée, plus une, appelée la part du Bon Dieu ou la part du pauvre. Cette dernière était destinée au premier pauvre qui se présentait au logis. Le plus jeune convive se cachait sous la table et décidait de la distribution du reste du "gastel", comme on disait à l'époque. Celui qui découvre la fève portera une couronne de fantaisie et sera nommé "roi du jour"...
Trop tard ! pas assez rapide pour photographier la galette en entier...
La tradition de galettes et des fèves remonterait encore plus loin, jusqu'à l'époque romaine. Ces fêtes étaient appelées "les saturnales". Vers la fin décembre et début janvier, les Romains célébraient cette fête d'inversion des rôles. L'esclave ayant trouvé la fève était désigné Roi du jour et pouvait commander à son maître. A l'issue de la journée, l'esclave était mis à mort ou, si son maître était clément, avait la vie sauve et retournait à sa vie servile...