Entre 2 averses, je me décide à faire un tour au mont Sainte Odile. Le printemps s'installe doucement et les arbres commencent à se couvrir d'un feuillage vert-tendre.
Au programme, les ruines presque insignifiantes d'un château médiéval qui a été construit à l'extremité Nord du mur Païen. Avant que le feuillage ne cache complètement les quelques pierres encore les unes sur les autres, je vais faire quelques photos de que fût jadis une forteresse à la réputation imprenable.
La ruine est un peu oubliée des randonneurs, sa fréquentation n'est pas très élevée. D'ailleurs, on en a oublié jusqu'à son véritable nom : le Waldsberg. Il est plus connu sous le nom de Hagelschloss, un nom qu'il emprunte à la vallée qu'il surplombe : le Hagelthal. Son propriétaire le plus célèbre est l'un des chevalier-brigand des plus connu d'Alsace : Walther Erbe...
Carte IGN : 3715 ET
Mur Païen.
Le rocher Oberkirch. On l'a appelé ainsi car il constituait un beau point de vue sur Obernai et le château d'Oberkirch. Depuis longtemps la végétation fait écran au panorama !
Le panneau du carrefour.
Rochers ayant servi de carrière pour le mur Païen.
Pierre à bassin.
Vestiges d'une porte étroite dans le Mur Païen. Elle fût mise à jour en 1877 par le professeur Koeberlé qui lui donna son nom.
Le chantier de Waldsberg est commencé en 1198 mais son maître d'oeuvre est assassiné en 1200. La constuction reprend en 1218 lorsque Frédéric Barberousse sera élu empereur. Ceci pourrait expliquer les différences dans l'appareillage des murs. Des pierres lisses, étroites, succèdent à des pierres à bossage plus grosses.
Les constructeurs puisent dans les blocs du mur Païen qui servira également de carrière pour battir le château du Dreistein.
Hans Erbe, le père de Walther, est assassiné dans une auberge à Illkirch en 1381. Ce qui alimente la querelle entre les Erbe et Strasbourg. Pour mettre un terme au conflit, une médiation est proposée à Obernai, un peu avant Pâques en 1406. Sur le chemin, les frères Mullenheim et Hans Sturm, un officier de la ville, sont attaqués dans une embuscade. Ils sont pris en otage par Walther qui les emmène au chateau. Seul Lütholff de Mullenheim, grièvement blessé, est libéré.
Carrière abandonnée près du Waldsberg.
L'impressionnant arc de décharge enjambant 2 rochers. 6 mètres de portée !
Pour libérer les otages, la ville de strasbourg met le siège devant le Waldsberg. Ils sont lourdement armés d'arbalètes et surtout des canons. Au bout de 8 jours de siège, les assiègés, qui ne comptaient que 4 hommes, ouvrent les portes de la forteresse qui sera rasée. Le château ne sera plus jamais relevé.
La famille de Rathsamhausen, copropriétaire du Waldsberg, perdra son bien dans l'histoire. La ruine restera en leur propriété jusqu'a la Révolution.
Vestiges du mur-bouclier face à l'attaque.
La porte Nord du mur Païen (Porte Stollberg). Elle est pourvue d'un système défensif assez prononcé.
L'abri de l'Elsberg sous une averse.
J'aime respirer les odeurs de la forêt juste après la pluie !
La Grossmatt.
Une toute petite souris près du monastère.