La seconde partie de cette boucle va me conduire à la ruine du Freudeneck qui est en restauration pour encore plusieurs années. Des bénévoles s'emploient à faire des fouilles car les températures basses ne permettent pas de faire des travaux de maçonnerie. A l'entrée du "chantier" j'aperçois un joli petit cochon en porcelaine et je m'empresse de chercher mon porte-monnaie dans mon sac à dos.
Après avoir introduit quelques pièces sonnantes et trébuchantes dans la tirelire prévue à cet effet, sous l'oeil du responsable de chantier, histoire de payer mon droit d'entrée: c'est toujours plus facile de négocier une visite guidée des lieux. J'ai eu droit à la totale : histoire complète du château, visite guidée, explication de l'architecture et des fouilles en cours, anécdotes qui ne sont pas écrites dans les livres d'Histoires et il m'a même montré tout ce qu'ils ont trouvé sur les lieux.
Carte IGN : 3715 OT
En descendant du Rotfels vers le Pont des Dames.
"S'Madame Brueggel", ou Pont des Dames.
Cèpe décongelé.
Le Castel est construit sur l'extrémité Est du Schlossberg à 390m d'altitude. Sa forme compacte est assez surprenante. Il est entouré d'un profond fossé creusé dans le roc. Le donjon n'est pas habitable car trop étroit, il n'est que l'ultime refuge en cas d'attaque.
Les archives restent muettes quant à sa date de construction, mais d'après la taille des blocs et des marques de tacherons grâvées sur ceux-ci, le château semblerait avoir été édifié à la fin du XIIIème siècle. Face à l'attaque, le constructeur a élevé un fort mur bouclier en blocs à bossages soignés. Le donjon est incorporé dans la maçonnerie qui a de 3 à 5 mètres d'épaisseur. Les logis seigneuriaux sont à 3 niveaux.
En 1396, le château, en possession de Gauthier Von Dicka, est cédé à 2 frères, les chevaliers Guillaume et Jean Haffner Von Wasselnheim (Wasselonne). Début du XVème siècle, le château et ses terres sont partagés en plusieurs propriétaires.
En 1691, l'abbaye d'Andlau achète la ruine et les terres attenantes pour la somme de 1610 florins.
Hans Von Wilsberg Mit dem Bart (le barbu) commet plusieurs actes de brigandages contre des commerçants. Excédé par ces agissements, la ville de Strasbourg organise le 12 septembre 1408 une expédition punitive contre le Freudeneck. Ainsi 50 mercenaires, 24 arquebusiers, 60 artisans apportent du matériel de siège. Wilsberg se cache à Saverne, ayant eu vent des préparatifs. Il laisse le château aux mains de 2 soldats et 4 paysans. Y logeait aussi la veuve de Georg Haffner ainsi que ses 2 filles et quelques servantes. Après la réddition, plusieurs prisonniers enfermés au château furent délivrés. Les vainqueurs accordant le libre départ des défenseurs. Les mineurs firent sauter les bâtiments en creusant des sappes bourrées d'étoupes. Quand Wilsberg revint au château, de rage il fît pendre les 2 soldats, les paysans, eux, eurent le temps de prendre la fuite.
Une carte de Daniel Specklin de 1579 montre le château avec sa toiture.
Est-il de nouveau habitable à cette époque ?
Des traces de restauration et de réemploi des matériaux seraient en faveur d'une reconstruction.
Un bûcheron découvre en 1870, 2 pièces de monnaies romaines dont l'une, à l'effigie de l'empereur Maximin Hercule (285 -310), fût remise au musée de Saverne. L'autre, il la garda. Depuis ce temps là, on a supposé que le castel est été bâtit sur des fondations romaines mais il n'en est rien car les fouilles récentes ont démenti cette hypothèse. Le gars qui me fait la visite me raconte qu'ils ont trouvé des squelettes de chats intégrés dans les murailles, car les gens du Moyen-Age étaient très superstitieux. Ils faisaient cela pour éloigner le mauvais sort. D'après lui, les pièces romaines faisaient également parties de ce rituel, et il était de coutume d'introduire quelque chose "d'antique" dans la maçonnerie, afin de porter bonheur à ses occupants.
Chaque pierre est répertoriée.
Tirelire pour les dons.
A gauche ou à droite? carrefour enneigé.
M.F. Bischofslaeger (alt 443m).
Progression à travers les genêts.
Abri des 3 Forestiers (alt 426m).
Gants oubliés par une randonneuse...