13 avril 2020
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Cette année, un hiver doux et pratiquement sans neige, permet d'explorer les massifs rocheux dans les moindres détails. Ce petit reportage-photos nous emmènera dans la forêt de Guirbaden, accolée au village de Grendelbruch. L'endroit que je vais fouiller s'appelle d'ailleurs le rocher de Grendelbruch. Il forme la pointe Ouest d'un plateau recouvert de feuillus et de résineux. Ce lieu insolite est également le point culminant de la forêt de Guirbaden. Ma curiosité sera doublement satisfaite car le rocher de Grendelbruch a un frère jumeau, presque à la même altitude à quelques mètres près. C'est le Breitsteige, que j'irai voir en fin de parcours.
La ruine du Girbaden est l'endroit idéal pour la pause repas. En plus, il y a une table de pique-nique juste à côté d'une tour cylindrique défendant une poterne médiévale. Les derniers propriétaires n'ont pas entièrement pillé la forteresse et on y trouve encore quelques belles pièces de déco dans le palas. Peut-être qu'un jour elles reprendront leur place dans les murailles grâce au travail des bénévoles qui s'occupent de sécuriser la ruine ? Il est temps de prendre le chemin du retour vers la Breitsteige. Il y a encore de beaux rochers à voir et même ... un rouquin à surprendre pendant sa sieste au soleil !
Carte IGN : 3716 ET
Nota Bene : Sortie faite le vendredi 21 février 2020
L'un des premier rocher dans la montée vers le plateau de la forêt de Guirbaden
Les rochers formant le belvédère
Le rocher de Grendelbruch
Des couloirs aux parois moussues
Un dolmen dans les éboulis
La sépulture de Joseph Munsch. Sur la plaque il est mentionné qu'il est mort accidentellement en août 1863 à l'âge de 43 ans
Je tombe sur un autre amas rocheux
Et des tours de grès bien droites
Des visages semblent m'observer ...
Les géants de Grendelbruch
De beaux éléments architecturaux laissés à l'abandon
Pause méridienne derrière les remparts
Les crocus attirent les insectes butineurs
Les rochers de la Breitsteige
Mais qui voilà ? je m'approche à pas de loup ....
Un goupil se dore tranquillement au soleil ! je repars sans qu'il ne m'ait remarqué !
La chapelle Sainte Catherine
Publié par Guy
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Randonnée
Rochers
3 avril 2020
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Le lac sans fond du Champ du Feu
Promeneurs, il faut vous méfier !
Sous la tourbière du Champ du Feu s'étend un lac sans fond dans lequel habite un nain à barbe blanche et un bonnet rouge vissé sur sa tête. Il se nomme Faux Robert et vit dans un palais de cristal entouré d'une multitude de monstres aquatiques. Il y a là des poissons cornus comme des boucs, certains avec des becs de canards, des grenouilles velues, d'autres avec des écailles aux teintes verdâtres.
Parfois, lorsque des haillons de brume s'accrochent des herbes rases jusqu'aux cimes des arbres, le nain apparaît aux promeneurs. Malheur à celui qui s'arrête pour l'écouter. Pendant que Faux Robert lui tient son discours, ses serviteurs, en silence, creusent le sol sous ses pieds. Bientôt, dans un fracas de tonnerre, le sol se dérobe et l'imprudent est englouti dans l'eau verte et tumultueuse du lac sans fond. On dit que certains, plus chanceux que d'autres, (ou plus vertueux ?) réapparurent plusieurs jours plus tard, hébétés et tremblants, dans les eaux mystérieuses du lac souterrain sur lequel a été bâtie la cathédrale de Strasbourg.
- C'est vrai, ça ?
- On le dit. Les lacs souterrains ont en commun qu'ils communiquent tous entre eux et qu'on a depuis longtemps perdu toute trace des galeries qui y donnent accès.
Carte IGN : 3717 ET
Afin de rassurer tout le monde, je rajoute la date de la sortie : 23 février 2020
C'est au pied de la cascade du Hohwald que nous prenons le départ de cette randonnée
Les eaux vives de l'Andlau
Nous prenons la direction du Champ du Feu en passant par la source de l'Andlau
C'est ici que l'Andlau prend sa source
Neige et brume nous accompagnent jusqu'au plateau du Champ du Feu
Les paysages sont engloutis dans le brouillard
Un bon repas chaud bien à l'abri du vent !
Le vent a fini par balayer la brume et le Donon apparaît dans le lointain
Jean Kuntz est né à Cosswiller le 4 avril 1815. C'était un mardi. Durant toute sa vie, il a exercé le métier de garde forestier dans les forêts du Hohwald. En ces temps là, les litiges ne manquaient pas et les violences à l'abri des regards, étaient extrêmes. Entre les propriétaires terriens et les paysans qui veulent amener les animaux en pâture ou en glandées, les tensions étaient à leur apogée. On veut aussi du bois de chauffage pour l'hiver ! Un jour, précisément le 15 août 1850, Jean Kuntz s'apprêtait à verbaliser un contrevenant. Celui-ci pris de colère n'hésita pas à se servir de sa hache ! Le garde forestier mourut sous un grand sapin des suites de ses blessures. Il avait 35 ans.
L'abri de l'ancienne métairie
Un peu de thé pour nous réchauffer
J'adore ces vieux panneaux !
Un gros tronc d'arbre barre le chemin, va falloir faire demi-tour !
Publié par Guy
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Randonnée
Histoire
22 mars 2020
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13:10
Le Frauenwald ou forêt des Dames, s'étend entre la Rothlach à l'Ouest et le Mont Saint Michel de St Jean-Saverne à l'Est. Sur ce plateau gréseux, on trouve une belle forêt mixte. Au Moyen Age, lorsque l'abbaye de St Jean en était propriétaire, il y avait là essentiellement des feuillus, surtout des chênes et des hêtres. Cette forêt faisait partie de l'Allmend ou Viergemeindenwald - forêt indivise des 4 villages de St Jean, d'Ernolsheim, Steinbourg et Dossenheim - nom mentionné dans un acte seigneurial daté de 1127. Dans le même document, le nom de Stampfeshalda apparaît deux fois. Il s'agit d'un moulin qui était situé à l'endroit où se dresse actuellement la croix de Langenthal. Mais que pouvait-on broyer dans ce moulin ? Des faines et des glands que l'on trouvait en abondance pour en extraire l'huile ? C'est fort probable. L'abbaye de St Jean abritait une communauté de moniales -d'où le nom de forêt des Dames. Y aurait-il un quelconque rapport avec ces femmes au service de Dieu et les sorcières du mont St Michel ? Evoquer cette hypothèse, ne serait-ce que par la pensée serait un blasphème ...
Carte IGN : 3715 OT
La chapelle St Michel est construite sur un promontoire dominant l'entrée de la vieille voie romaine Strasbourg - Sarrebourg
Les sorcières sont souvent accompagnées de leur chat au pouvoirs maléfiques !
Le rond des sorcières. C'est une excavation circulaire dotée d'un escalier comportant 3 marches
Une vilaine sorcière au Hexenkreis
Ces croix et autres symboles représenteraient les signatures sur le fameux document de 1127 évoqué plus haut. La date en chiffres romains confirme cette hypothèse
Une roche gravée d'initiales et datée
L'ancienne voie romaine (Plattenweg) est bien conservée dans ce secteur
Les dallages de la voie romaine
On retrouve 5 fois la date de 1736 sur la crête. C'est la date du règlement d'un litige de limite forestière par Louis de Hesse-Darmstadt
Je retourne à l'abri du CV, afin de m'abriter du vent, pour ma pause de midi
Les Stampfloecher étaient une ancienne carrière de pierres. On retrouve des restes de meules qui étaient toutes destinées au moulin de Stampfeshalda
Un cuveau inachevé et abandonné car la roche était fissurée
Le Stampfbrennele, une petite source utilisée par nos ancêtres
Ces stèles maison se trouve près de la Rothlach, un lieu occupé par les Celtes
Le rocher-champignon devant le promontoire du rocher des Dames
La dalle sommitale des Roches Plates
Les jupes des Roches Plates
Mort de peur, je réussi néanmoins à capturé ces deux cerfs !
Lumières de fin de journée
Merci de votre visite, portez-vous bien !
Publié par Guy
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Rochers
17 mars 2020
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L'endroit le plus mystérieux et le plus énigmatique en Alsace est sans aucun doute le Mur Païen du Mont Sainte Odile. Cette montagne emblématique de la région, tout le monde la connaît. Mais jusqu'à aujourd'hui, personne n'a encore réussi à percer les secrets du fameux mur ! C'est une enceinte mesurant un peu plus de 10 kilomètres de long, faite d'énormes blocs de grès à peine dégrossis. Par endroit, le mur fait encore plus de 3 mètres de hauteur. Il est percé de plusieurs portes qui semblent pour certaines, datées de l'époque Romaine.
Les blocs sont montés sans mortier mais étaient assemblés par tenons et mortaises. En fait, chaque pierre est tellement lourde qu'elle tient toute seule par son propre poids, sans même nécessiter les tenons en chêne. De toute façon, ils ont tous disparus et le mur tient toujours ! Les constructeurs n'avaient pas besoin d'aller bien loin pour trouver la matière première. Il suffit de regarder autour de soi pour identifier les rochers d'où étaient extraits les blocs. Certains ne sont qu'à l'état d'ébauche et le travail n'a pas été achevé.
Au Moyen Age, les constructeurs de châteaux forts se sont largement servis des pierres du Mur Païen. Au Dreistein ainsi qu'au Waldsberg (Hagelschloss), on observe plusieurs pierres portant les mortaises en forme de queue d'aronde. Cela veut dire qu'à cette période, plus personne ne se souciait du grand mur qui avait perdu toute son utilité. Mais quelle utilité avait-il au juste ? Bien malin celui qui apportera la réponse ...
Carte IGN : 3716 ET
Le kiosque Jadelot se trouve en plein milieu du sentier de randonnée
Le château du Landsberg fait partie de la couronne de pierre du Mont Ste Odile
Devant la ruine, un magnifique parterre d'Eranthes d'hiver s'épanouit au soleil
La date de cette forteresse est connue de façon précise : elle apparaît dans une charte du 23 juin 1200, par laquelle l'abbesse de Niedermunster Edelinde remet par échange au chevalier Conrad le terrain sur lequel se dressera le château. Le document est écrit en latin
On reconnait chaque étage de cette tour cylindrique grâce aux corbeaux qui soutenaient les planchers
Le Mur Païen du Mont Sainte Odile
La porte de Barr aussi appelée porte Zumstein du nom de celui qui l'a dégagée en 1968. C'est une porte de type Kammertor, avec un long couloir se prolongeant vers l'intérieur de l'enceinte
Les couloirs étaient voûtés. Cette porte remonte à une restauration de l'enceinte à l'époque Romaine
Les énormes blocs du Mur Païen
Les mortaises en forme de queue d'aronde
Ce monument semble être là pour l'éternité
Des rochers portant de profondes rainures, traces de débitage interrompu
C'est l'heure où le tire-bouchon entre en service !
Les belles ruines du Dreistein
La porte d'entrée du Mitteln Stein, le château médian
La porte Koeberle a été redécouverte en 1870
Sa construction est antérieure à celle de la porte de Barr
A l'extrémité de l'un des promontoires du Hohenburgberg, un gros rocher domine le vallon de Fullochbach. Il porte les ruines informes et pourtant impressionnantes du Waldsberg
11 mars 2020
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14:24
Il y a quelques années, j'étais tombé sur un panneau indiquant la direction des Incafels, non loin du carrefour Lorin de Reure. Ce n'était pas un panneau officiel du Club Vosgien mais plutôt un écriteau rédigé sur un bout de planche. Une info à prendre au conditionnel, comme diraient les journalistes ! C'est donc dans ce coin de forêt que débute la randonnée, au départ du col des Pandours. Un sentier partant du carrefour Lorin de Reure conduit également vers les rochers du Breitberg. C'est à cet endroit, entre autres, que le plateau s'est fracturé et dégringole vers le vallon d'Oberhaslach. Depuis le promontoire de grès à poudingues, une fenêtre s'ouvre sur les sommets discrètement voilés de Grendelbruch et Mollkirch.
Après le déjeuner, on change carrément d'ère géologique. Du grès des Vosges sédimentaire on passe au porphyre du volcan du Nideck. La cascade n'est pas encore nourrie des abondantes pluies de ces derniers temps car cette sortie s'est déroulée au début de l'hiver. Les arbres dépourvus de leur feuillage laissent entrevoir les hauts pitons du cirque volcanique. On note que dans ce secteur, les conifères sont particulièrement touchés par la voracité des Scolytes. Les sécheresses à répétition de ces dernières années ont considérablement affaibli ces essences au système racinaire peu profond. Les arbres meurent sur pied et offrent un triste spectacle. Les forestiers vont devoir trouver des essences mieux adaptées au changement climatique ...
Carte IGN : 3716 ET
Jean-Louis Bernard Lorin de Reure était garde général des Eaux et Forêts. Il a fait construire la route qui passe par ce carrefour
Les chasseurs ne manquent pas de créativité dans ce secteur !
Est-ce que c'est ici les Incafels, ou rochers des Incas ?
En longeant la fracture du Breitberg
Le promontoire du Breitberg
La vue est de plus en plus restreinte
Sous les jupes du Breitberg
Le nom de Pfaffenlapp trouverait son origine dans le nom d'une ancienne famille noble, Pfaffen-Lappen, qui était alors propriétaire de la montagne et dont le château se trouvait à Still. Le rocher du Pfaffenlapp est mentionné dans un document daté de l'an 775 comme étant un point d'abornement
La vue depuis de rocher du Pfaffenlapp
La vieille table devra encore supporter notre repas de midi
Les pitons volcaniques du Nideck
Cascade et donjon du Nideck
Sur les flancs de l'Umwurf
Publié par Guy
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Rochers
5 mars 2020
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15:46
Bien avant que ne s'installent en Alsace les Alamans, peuple germanique venu des rives de la Baltique, la région fut habitée par les Celtes. Je pars aujourd'hui à la redécouverte d'un éperon rocheux situé dans le bois de Romanswiller. Cet endroit a été nommé "Heidenschloss" au moment où ont été tracées les premières cartes du Vogesen Club, à l'époque où l'Alsace était sous l'occupation allemande. L'archéologie n'était alors qu'à ses balbutiements. Lorsqu'un endroit semblait très ancien, mais pas précisément datable, on ne s'embêtait pas trop et l'on lui attribuait le préfixe "Heide", ce qui signifie Païen. En Alsace-Moselle, nous avons beaucoup de Heidenfels (Rocher des Païens), de Heidemauer (Mur des Païens), ou de Heidenschloss (Château des Païens), voire même des Heidenschlossfelsen que je vous laisse traduire ...
Concernant le Heidenschloss de Romanswiller, ce lieu a été occupé et fortifié à la fin de l'âge de Fer, vers 300 à 200 avant la naissance du Christ. C'était la grande période des Oppida. De par sa position, cet éperon offrait une vue sur une route importante de l'époque. Du point de vue militaire, la falaise de grès contribuait à assurer une protection naturelle sur 3 faces. Restait plus qu'à élever un mur du côté de la montagne. Et pas des moindre ! Actuellement ce mur est fortement délabré, mais les spécialistes affirment qu'il devait avoir une hauteur de 4 mètres et plus. Juste devant le mur, un profond fossé était creusé, augmentant ainsi l'aspect défensif. L'entrée du site se trouve sur la pointe Nord-Est. Si vous êtes un peu attentif, vous verrez de nombreuses traces d'extraction de pierres tout autour du Heidenschloss ...
Carte IGN : 3715 OT
Le départ de cette balade se trouve au Grenzbruennel, une fontaine qui fut aménagée en 1880 en l'honneur de Karl Otto Mencke
Les dernières pluies grossissent les ruisseaux et assurent un bon débit à la Mossig
Le rocher et la cascade Mencke
L'abri Mencke. Ce monsieur était chef de district impérial et a modelé le paysage forestier à l'époque romantique, lorsque les botanistes des villes ont commencé à s'intéresser à la verdure des campagnes
Une partie du Ziegbach a été détournée et canalisée dans cette rigole. L'eau qui se jetait du haut du rocher amusait beaucoup les touristes Strasbourgeois ...
Une borne datée de 1783. Elle est ornée d'un gland et porte les initiales RW (Romansweiler Wald)
Le Ziegbrunnen est une petite source aménagée en grès
Les grands pins du bois de Romanswiller
Vestiges du grand mur du Heidenschloss
L'abri au promontoire du Heidenschloss. L'endroit offre une vue sur Romanswiller, Wasselonne, Hohengoeft et même au-delà
Les forêts ne sont plus que des lots ...
Les tempêtes ne laissent aucune chance aux pins rongés par les Scolytes !
Depuis des années, j'ai l'habitude de faire ma pause déjeuner au Rotfels. La bonne surprise c'est qu'il y a maintenant une table de pique-nique
Le donjon menaçant du château de Wangenbourg
La cheminée monumentale est l'une des caractéristique de cette belle ruine
Mon itinéraire passe par la grotte Mencke qui est un abri sous-roche aménagé. Une source jaillit du rocher et vient gonfler les eaux de la Mossig
Publié par Guy
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Rochers
27 février 2020
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08:10
Certains endroits dans les Vosges offrent des expositions à des énergies vibratoires propres à améliorer la santé, ou tout simplement à se sentir bien. Pourquoi le Tanet est-il un haut lieu d'énergie ? Ou en tout cas plus énergétique que le Gazon du Faing, par exemple ? C'est une question à laquelle je ne peux répondre. Il faudrait la poser à un spécialiste. On sait que les chaos rocheux du Tanet étaient occupés par les Celtes. C'était un lieu de culte. Son éloignement et son isolement est propice à la méditation. Entre ciel et terre, entre énergies cosmiques et telluriques, ce sommet apaise les randonneurs qui viennent s'y ressourcer.
Malgré le grand soleil et le ciel bleu, il n'y avait pas foule sur les sentiers verglacés des Hirschsteine. Il ne reste plus que quelques plaques de neige à l'ombre des sapins. Mais celles sur le GR étaient tassées et glissantes. Le long des parois rocheuses, des glaçons fondent doucement à la faveur d'un rayon de soleil, lâchant leur Ploc-Ploc sur les marches métalliques du grand escalier. La moindre goutte dans la nuque réveille instantanément le randonneur qui ne s'y attend pas !
A la surface du lac Vert, la fine couche de glace dessine des formes étranges. Des milliers de cristaux scintillent à la lumière. Dans cette nature morte, le vert des conifères contraste intensément avec le bleu du ciel ou le blanc du lac. Un régal pour les yeux. Normalement en hiver, pour tout randonneur qui se respecte, il devrait y avoir un thermos de vin chaud dans le sac à dos. Eh bien non ! Aujourd'hui il a fallu y mettre une bouteille de Gewurz bien fraîche, que nous devrons recouvrir de neige pour la déguster à bonne température ...
Carte IGN : 3618 OT
Des températures printanières au coeur de l'hiver
Le belvédère des Spitzenfels
Un passage étroit dans le granit
Les passages les plus délicats sont sécurisés par une rampe
Le grand escalier des Hirschsteine
Un copieux déjeuner sur l'herbe
On dirait Casper le gentil fantôme... avec son bonnet troué à la chevrotine !
Le granit du petit Wurzelstein
Dans quelques minutes, le soleil tombera derrière la montagne
Publié par Guy
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Rochers
20 février 2020
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Je vous propose aujourd'hui une agréable randonnée sous des allures printanières. Le départ est au col de la Schleif et l'itinéraire suivra les sentiers balisés de la belle forêt domaniale de Dabo. Je croiserai pas mal de randonneurs, eux aussi venus se dégourdir les jambes sous ce magnifique ciel bleu. Mon premier arrêt sera au rocher du Backofenfelsen qui offre une jolie vue sur la chapelle St Léon de Dabo. J'en profite pour m'enfiler un chausson aux pommes et boire un thé. Un peu plus loin se trouve un rocher remarquable appelé Steinerle Maennel - le bonhomme de pierre. On dirait qu'un géant s'est amusé à empiler des dalles les unes sur les autres pour faire une tour des grès. Mais en regardant de plus près, on s'aperçoit que c'est un monolithe érodé par les pluies et les vents.
Arrivé au carrefour de la Wetzlach, j'opte pour le sentier balisé d'un + jaune, celui qui conduit vers le Spitzberg. La maison forestière du Spitzberg a été construite en 1900 lorsque l'Alsace était allemande. A l'origine, c'était un pavillon de chasse du kaiser Guillaume II qui venait dans ces forêts pour chasser le grand tétras qui y pullulait. Le rocher du Spitzberg n'est plus très loin à présent. Du haut de ses 759m. d'altitude, il offre lui aussi un beau panorama vers Dabo. Sous l'étroit plateau, la roche est percée de tunnels et de cavernes. Un endroit encore relativement sauvage. Je dois revenir sur mes pas et je prends maintenant la direction du Hengst. C'est ici, à 877m. d'altitude que je vais chauffer ma gamelle, au point culminant de mon circuit ...
Carte IGN : 3715 ET
Le grand abri-barbecue au col de la Schleiff
Dans l'immense forêt domaniale de Dabo
L'ancienne maison forestière du Spitzberg
Une grotte qui me semble être passante
Une pierre levée, hors piste cette fois-ci
Publié par Guy
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Randonnée
Rochers
10 février 2020
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Le Club Vosgien de Molsheim- Mutzig a récemment balisé un circuit mettant en valeur une très ancienne source qui jaillit au pied de l'Altenberg. Cette source est connue dans la région sous le nom de Dattelbrunne - la source d'Attale. Mais qui est donc cette mystérieuse Attale ? Eh bien ce n'est autre que la nièce de Sainte Odile. Attale était également abbesse, et, pendant ses jeunes années, elle avait l'habitude de se promener entre les vignes de l'Altenberg et de se rafraîchir à cette source. Attale est décédée une vingtaine d'année après Sainte Odile, en l'an 741 dit-on. L'eau de la source est connue pour soigner les maux de dents ainsi que la fièvre. Un document daté de 1277 stipule que les pèlerins y viennent en nombre ...
L'Altenberg est une petite colline calcaire, partiellement boisée. Elle ne culmine qu'à 380m d'altitude. D'un côté, on trouve des vignes, principalement sur le ban de Dorlisheim, mais aussi des pelouses sèches sur les hauteurs de Rosenwiller. Sur les pentes du côté de Gresswiller, les bois sont le refuge de compagnies de sangliers. On peut facilement les surprendre entre les merisiers, les charmes, érables, robiniers, châtaigniers et noisetiers du sentier botanique du Dreispitz. Sur la carte, un rocher est mentionné par "Gressfels". Ma curiosité me pousse à voir à quoi il ressemble. En vrai, le CV a cloué une plaquette indiquant "Geissfels". C'est en fait une sorte de rocher-champignon ...
Carte IGN : 3716 ET
Les pentes de l'Altenberg sont recouvertes de champs, de vergers et de vignes
Le Dattelbrunne a changé de nom aujourd'hui : il s'appelle maintenant Puits d'Amour !
Une main généreuse a déposé des graines pour cette Sittelle
Quasiment tous les cépages se retrouvent dans le vignoble de Dorlisheim mais l'Auxerrois et le Crémant sont cultivés en majorité
La carte IGN mentionne un "Katzenburg" sur l'Altenberg. Peut-être qu'une fortification trônait en son sommet ?
Je n'ai vu aucune trace de château fort ici ... que des sangliers !
Une borne portant le nom Dreispitz
Vignoble de Dorlisheim et point de vue Octavie-Stéphanie
Le Geissfels de Gresswiller
La chapelle Heilig Hiesel, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs
Publié par Guy
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Randonnée
Découverte
5 février 2020
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La forêt Savernoise était balayée par les vents et noyée sous la pluie. Puis, au cours de la matinée, la brume enveloppait doucement les rochers et les arbres, silencieusement, sans prévenir. L'eau ruisselle sur les sentiers, les ornières deviennent boueuses, les flaques se transforment en mares. Le grès de la roche est luisant et les mousses sont d'un vert intense. La montée vers le Brotschberg est rendue périlleuse par endroit, surtout si on ne prête pas attention aux racines devenues glissantes.
Chaque château fort alsacien a sa petite particularité. Le Haut Barr est connu pour son pont du diable qui enjambe deux énormes rochers. L'Ochsenstein possède une jolie citerne à filtration et le nouveau Géroldseck a son assommoir. Quant au grand Géroldseck, outre une magnifique entrée pavée qui vient d'être dégagée, le château est doté d'un immense palas fraîchement jointé. Les pierres ont été nettoyées et mises en valeur. Les départs de voûtes et les encadrements des fenêtres n'en ressortent que mieux ...
Carte IGN : 3715 OT
Cliquez sur les photos pour les agrandir
Sur le balisage rectangle rouge/ blanc / rouge
Et celui-là a la goutte au nez !
Le rocher Huck dans la brume
Le promontoire du rocher du Brotsch
Le vent souffle tellement fort qu'on ne peut se tenir debout
Exploration d'un petit abri sous-roche
La tour panoramique du Brotschberg et son nouvel abri
Le vent a balayé toute la brume de la plaine rhénane
Préparation de la raclette ...
Et bien sûr des crêpes pour la chandeleur
Cet assommoir faisait partie du système défensif qui protégeait une poterne et l'accès au donjon
L'entrée du grand Géroldseck
Le mur Nord du palas consolidé, jointé et nettoyé. Un bijou de l'art roman
Le soleil se couche, il est temps de regagner le nid
Publié par Guy
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Châteaux
Randonnée
Rochers
31 janvier 2020
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09:14
Il manquait un peu de lumière dans le massif du Sainte Odile et les températures étaient assez basses ce jour-là. Mais cela n'empêchait pas les randonneurs d'arpenter les sentiers qui longent le Mûr Païen ni les pèlerins de venir se recueillir sur le tombeau d'Odile.
En 1863 le brigadier Girolt découvre tout près de la Kirneck, des ruines sous un tapis de mousses. Avec l'aide d'ouvriers communaux, il dégage les vieilles pierres en parties recouvertes de terre et met à jour les vestiges d'une chapelle oubliée. Fûts de colonnes, nervures gothiques et chapiteaux sont encore en place, ainsi qu'un bénitier roman et la partie inférieure de l'autel. Même le dallage était encore présent.
La chapelle mesurait une douzaine de mètres de long et ses mûrs avaient un mètre d'épaisseur. La chapelle romane aurait été abandonnée lors de la Réforme. Quand Girolt découvrait la ruine, une minuscule pièce collée à la chapelle était encore identifiable. C'était la cellule où vivait le frère Léon ...
Carte IGN 3716 ET
Une sombre journée s'annonce dans ma campagne
Dans le chaos des Wolfsfelsen
L'ancien tracé du chemin de fer forestier de Barr
Les ruines de la chapelle du frère Léon
Le kiosque Jadelot pris entre deux grisailles
Un rayon de soleil au Maennelstein
Au couvent du Mont Sainte Odile
Il est temps de prendre le chemin du retour
Publié par Guy
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Randonnée
Rochers
26 janvier 2020
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15:04
Sous ses draps de brumes, Schaeferhof se réveille doucement tandis que je noue les lacets de mes chaussures de marche. Je vérifie le contenu de mon sac à dos et ajuste mon écharpe. Le soleil darde entre les grands sapins mais ne parvient pas à réchauffer la forêt encore humide. L'essentiel de cette sortie se fera sur des chemins ne portant pas de balisage, souvent même, en suivant des lignes de coupe. Les rochers et abris que je vais visiter aujourd'hui sont un peu à l'écart dans les sous-bois, mais que l'on trouve facilement en cherchant un peu.
Je prends mon repas à la maison forestière du Jaegerhof, située au milieu d'une grande clairière. En montant par une ligne de coupe au Hochkopf, ma casserole me servira encore une fois pour recevoir ma cueillette de chanterelles en tube. Hé oui, il y en avait encore ! J'ai même dû en laisser, faute de contenants. Le Hochkopf est une hauteur formée par deux sommets recouverts de rochers, issus d'une grande dalle qui s'est fragmentée. Bien qu'à l'écart du balisage, cet endroit est très fréquenté à en juger par les traces laissées par les vététistes et les papiers de barres de céréales qui traînent dans le sillage de leurs pneus. Il est temps de rejoindre la roche du Heidenschlossfels si je veux voir le coucher du soleil. Malheureusement je n'ai pas marché assez rapidement et j'arrive trop tard au sommet du rocher ...
Carte IGN : 3715 OT
Instants privilégiés dans la première heure du jour
Schaeferhof sous la brume
Haselbourg perché sur son promontoire
Le rocher de la Table de la Paie
Dans les ruines de la scierie de Kleinmuhl
La maison forestière du Jaegerhof
Encore une petite récolte de chanterelles !
Un rocher moussu en bout de ligne de coupe
Le soleil est déjà derrière la montagne quand j'arrive au Heidenschlossfels
Publié par Guy
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Randonnée
Rochers
21 janvier 2020
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Je crois bien que cette année les Vosges n'auront pas droit à leur épais manteau de neige, à peine quelques flocons en début de saison pour annoncer l'hiver. Même les températures étaient printanières lors de cette randonnée au départ du col du Wettstein. Le ciel est clair et arbore ses couleurs azur tandis que la plaine étouffe sous la grisaille stagnante. On vient volontiers se ressourcer au Taubenklangfelsen, surplombant le cirque glaciaire du Forlet. Cette dalle de granit a, parait-il, des propriétés bienfaisantes et les randonneurs aiment s'y attarder. Pour ma part, j'y prendrai mon repas en profitant de la vue sur les vallées embrumées. Il reste juste un peu de neige sur les corniches, poussée là par les vents. Au moins les chamois n'auront aucun mal à trouver leur nourriture sur les crêtes ...
Carte IGN : 3718 OT
En cette saison, tout devrait être blanc de neige !
La vieille ferme de l'Altenkraeh
Un fine couche de glace recouvre partiellement le lac du Forlet
Au fond des vallées la température ne dépasse pas 2 ou 3 degrés
Alors que sur les sommets on est à 8 ou 10 degrés !
Espérons un peu de neige pour les prochaines semaines ...
Le soleil s'éclipse derrière les crêtes
Publié par Guy
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Randonnée
15 janvier 2020
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15:40
Dans une ruelle sombre et humide de Wörschweiller on entend le bruit de deux fermetures à glissière qui remontent jusqu'au cou, suivi du claquement sourd de deux parapluies qui s'ouvrent. -"Prêt ?" - "Prêt !" - "Alors on y va ..." Le sentier qui monte vers la ruine est boueux et rendu glissant par la pluie. La hauteur qui domine le petit village du Saarland s'appelle Klosterberg. Cet endroit a reçu le nom du couvent fondé par Friedrich von Saarwerden en 1130. En l'an 1614, l'abbaye bénédictine a été la proie des flammes. Aujourd'hui il ne reste plus que quelques pans de murs qui portent encore les traces de l'incendie qui a ravagé les bâtiments il y a presque quatre siècles.
En traversant la forêt vers l'Ouest, on tombe sur la commune de Kirkel. C'est ici le point de départ d'un agréable sentier géologique. Le circuit fait environ 7 km de long mais la partie la plus intéressante se situe au Nord, autour du Hirschberg. Nous avons laissé tombé la partie Sud en coupant par le Hutschucker Kupp.
Il pleut depuis ce matin sans discontinuer. Cela fait bien longtemps que les cloches de Kirkel ont sonné l'heure de midi. Il devient urgent de trouver un endroit abrité pour chauffer notre repas. Nous trouvons enfin une petite grotte assez profonde pour faire office de salle à manger. La nuit tombe rapidement en cette saison et nous terminons le parcours à la frontale. Le vieux donjon cylindrique du XIème siècle est illuminé par des guirlandes électriques. Juste le temps de récupérer un thermos de vin chaud dans la voiture, ainsi que deux lampes à pétrole, et on remonte au château pour déguster des Bredele. Sous nos pieds, la ville brille de tous ses feux ...
Les vestiges de l'abbaye bénédictine de Wörschweiller, à une dizaine de km de Zweibrucken
Le portail du prieuré roman
Plusieurs dalles de tombes sont exposées
Un peu plus au Sud, à Blieskastel, on rencontre dans un champ un monstre de la préhistoire, le Gollenstein. Ce menhir fait plus de 6,50 m. hors sol. Il est l'un des plus haut d'Europe. Il a été érigé près de 2000 ans avant la naissance du Christ. Sur la photo on voit qu'il a été restauré. En effet, en 1939, le haut commandement de la Wehrmacht craignait que l'artillerie française s'en serve comme point de repère et décide de le "coucher". Malheureusement l'énorme monolithe s'est brisé pendant l'opération ...
Sur le Felsenpfad de Kirkel (sentier des roches)
Tables de pique-nique au Frauenbrunnen, mais comme il pleut ....
La petite grotte pour nous abriter
Et en dessert, bananes/ chocolat/ rhum !
Le sentier géologique de Kirkel
Ce rocher d'escalade est appelé "Schräge Platte" ou dalle inclinée
Un dernier vin chaud sur l'enclume du forgeron
5 janvier 2020
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15:13
Quand on se promène dans le petit vallon du Meisenbach, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup de carrières de grès, exploitées depuis l'antiquité jusqu'à la première guerre mondiale. On dénombre pas moins d'une quinzaine de fronts de tailles dans le secteur d'Erckartswiller- Sparsbach. Je ne suis pas venu ici pour compter les carrières mais pour trouver un rocher particulier. Il est souvent appelé "Rocher-tunnel". D'après les dires, cet endroit était utilisé pour célébrer des messes durant les années sombres de la Terreur, juste après la Révolution. Durant cette période, les membres du clergé était sévèrement pris en chasse. Mais certains prêtres, réfractaires, disaient quand même la messe dans les profondeurs des forêts, justement dans des endroits cachés comme celui-ci et bien à l'abri des regards indiscrets. Ce rocher-tunnel faisait lui aussi partie d'une carrière antique abandonnée. On voit encore les traces laissées par les outils des carriers. Un peu plus loin, il y a le rocher de l'autel, situé sur un sentier balisé de randonnée. On dit qu'il a été utilisé aux mêmes fins de culte mais très vite abandonné car bien trop visible !
Carte IGN : 3714 ET
Sur un chemin embrumé de la forêt d'Erckartswiller
Un front de taille situé tout près du rocher-tunnel
Voici le site du rocher-tunnel
Le tunnel en question fait environ 10m de long et à gauche, des traces d'outils des carriers
Le pilier de grès rouge et quelques éboulis
Juste au-dessus de l'un de ces fronts de taille se trouve les vestiges d'une étrange ruine. Un panneau de Club Vosgien les nomme "Petit château du Meisenbach" ou encore "chapelle de Meisenbach". Le site a fait l'objet de plusieurs fouilles archéologiques. Des céramiques y ont été trouvées et ont pu être datées avec précision du second siècle après notre ère. L'architecture du bâtiment est de type "opus quadratum". Ses dimensions, la taille de l'appareillage (blocs de pierre), leur disposition, tous ces éléments permettent aux archéologues d'affirmer qu'il s'agit d'une tombe-temple. Ce monument a été érigé à l'époque romaine. Rien à voir avec une chapelle romane comme souvent on peut le lire sur internet puisqu'au IIème siècle, les Chrétiens n'ont de toute façon pas encore mis les pieds en Alsace !
La base du monument comporte une moulure en forme de tore. On voit les traces d'assemblage des blocs par goujon et crampons à l'intérieur de mortaises
Une petite source jaillit d'un rocher au bas de la ruine
Le soleil a réussi à percer !
Le rocher Ochsenstall, bien connu dans la région
C'est ici que sera ma salle à manger
Une borne datée de 1617, c'est rare d'en voir de si anciennes
La crête de l'Englishberg
Les deux extrémités de l'Englishberg offrent de belles vues
Ma petite récolte du jour !
Publié par Guy
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Randonnée
Rochers