Les journées de cet automne sont chaudes, presque comme en été. J'ai décidé de passer cette fin d'après midi au Bastberg. Quelques promeneurs ont eu la même idée. Je traîne ma mélancolie au gré des sentiers où la lumière se tamise. Ces mêmes sentiers où Johann Wolfgang Goethe avait trouvé son inspiration. Il en résulte des poèmes que l'on n'apprend malheureusement pas à l'école primaire, leur préférant des fables de La Fontaine ou Paul Verlaine. Il n'est venu qu'une seule fois sur cette colline calcaire dit-on, et pourtant il a eu son tilleul. On l'appelle le tilleul de Goethe pour ne pas qu'on le confonde avec un autre. Un petit enclos de bois en fait le tour, comme pour le protéger des pommiers tout autour. Seraient-ils jaloux ? C'est bien possible, car seule la ramure majestueuse du tilleul attire l'attention et les éloges des promeneurs. Tout au plus croque-t-on une pomme tout en le contemplant et, pour remercier le pommier, on lui jette le trognon au bas du tronc, sans même un regard.
Au sommet, près de la grande croix, il y a un peu d'animation. Un passionné retraité fait évoluer ses avions dans le bleu azur. Il me dit qu'il y a un bon courant porteur et qu'il n'a pas besoin d'utiliser le moteur. Une bonne demi-douzaine d'avions sont stockés dans le petit abri. Un couple s'installe sur la grande dalle de grès pour profiter du couchant. On sent bien que ça se rafraîchit quand le soleil embrasse la montagne au loin. La lumière décline, masquée par un gros nuage. C'était une fin d'après midi au Bastberg.
"Un seul regard de toi, une seule parole m'en dit plus long que toute la sagesse de ce monde" - 1808
Il y a 35 millions d'années, des torrents charrient des galets, des graviers et du sable au pied des reliefs. Ces galets étaient utilisés pour paver les rues et les cours des maisons de Bouxwiller
Dies wird die letzte Trän’ nicht sein,
Die glühend Herz-auf quillet,
Das mit unsäglich-neuer Pein
Sich schmerzvermhrend stillet.
O laß doch immer hier und dort
Mich ewig Liebe fühlen,
Und möcht’ der Schmerz auch also fort
Durch Nerv und Adern wühlen.
Könnt’ ich doch ausgefüllt einmal
Von dir, o Ew’ger, werden !
Ach, diese lange tiefe Qual,
Wie dauert sie auf Erden !
"Un baiser est comme un verre de vin : d'abord un, puis un second et puis un autre encore, jusqu'à ce que nous tombions d'ivresse" - 1769
Goethe était un poète, un romancier mais surtout, il était passionné par la géologie et la botanique